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Stephen Thaler, auteur de plusieurs demandes de brevets à attribuer à son IA, tente de montrer que son IA DABUS est sensible.
Il la considère comme une « nouvelle espèce consciente »

Le , par Stéphane le calme

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Stephen Thaler est un inventeur qui revendique les droits d’auteur et les brevets pour les productions de son système d’IA nommé DABUS, qu’il considère comme une « nouvelle espèce consciente ». Ryan Abbott, un professeur de droit, soutient Thaler et plaide pour une protection des créations générées par l’IA afin d’inciter les gens à utiliser l’IA pour le bien social. Face à l'essor de l'IA générative, faut-il repousser les limites du droit actuel ?

Le travail de Creativity Machine, vu ci-dessous, s'intitule A Recente Entrance to Paradise (litérallement « Une entrée récente au paradis »). Cela fait partie d'une série que Thaler a décrite comme une « expérience de mort imminente simulée » dans laquelle un algorithme retraite des images pour créer des images hallucinatoires et un récit fictif sur l'au-delà. Surtout, l'IA est censée le faire avec une intervention humaine extrêmement minime, mais le Copyright Office ne lui as pas pour autant accordé la paternité de l'œuvre.


A Recente Entrance to Paradise

Stephen Thaler est derrière DABUS et Creativity Machine, deux exemples d’intelligence artificielle qui visent à produire des idées originales et créatives :
  • DABUS est l’acronyme de Device for the Autonomous Bootstrapping of Unified Information, littéralement Dispositif pour l’auto-amorçage d’informations unifiées. DABUS utilise des réseaux de neurones artificiels qui s’auto-organisent et s’auto-modifient en fonction des données qu’ils reçoivent. En perturbant ces réseaux, DABUS génère des concepts novateurs qui peuvent être utiles ou intéressants. En 2020, DABUS a réussi à créer, sans intervention humaine, un récipient alimentaire ayant la capacité de mieux conserver la chaleur. DABUS a été reconnu en 2021 comme inventeur en Afrique du Sud, une première mondiale pour une IA. Une décision remise en cause par la professeur à l’université de Toulouse Capitole, Alexandra Mendoza-Caminade, qui estime que l’intelligence artificielle « n'est pas un sujet de droit, et n'a pas de droit. On ne peut donc pas reconnaître et protéger ses créations. Ce sera le cas tant qu'elle sera reconnue comme une machine et un outil »
  • Creativity Machine est un paradigme d’IA développé par le même Stephen Thaler, qui consiste à associer au moins deux réseaux de neurones artificiels : un réseau appelé imagination engine ou imagitron, qui est soumis à des perturbations aléatoires ou systématiques pour produire des idées potentielles, et un réseau appelé alert associative center ou AAC, qui filtre les meilleures idées selon des critères de nouveauté, d’utilité ou de valeur

Toutefois, le mois dernier, un juge fédéral américain a décidé que Stephen Thaler, l’inventeur de DABUS qui a inscrit son système d’IA comme le créateur de l’œuvre, ne peut pas revendiquer les droits d’auteur pour le travail, réaffirmant la décision du Bureau du droit d'auteur en mars ainsi que celle de l'année précédente. Thaler fait appel de la décision.

Au passage, le chercheur en IA basé dans le Missouri est devenu une sorte de « plaideur en série » au nom de DABUS. Les juges ont écarté des poursuites similaires dans l’Union européenne, aux États-Unis et, finalement, en appel, en Australie.

Une IA consciente ? Vraiment ?

L’essor de l’IA générative, capable de produire du texte convaincant, d’interpréter des consignes pour produire de l’art et de manipuler d’énormes quantités de données pour concevoir tout, des molécules pharmaceutiques aux plans architecturaux, a soulevé des questions profondes sur la nature de la propriété intellectuelle - et, inévitablement, des litiges juridiques. Les auteurs, par exemple, se sont succédé pour poursuivre les entreprises d’IA pour avoir entraîné leurs systèmes sur leurs livres sans autorisation. Mais dans les affaires judiciaires qui ont fait les gros titres du monde entier, Thaler est probablement le plaignant le plus actif.

En examinant sa campagne, on découvre la complexité des questions juridiques que le boom de l’IA générative continuera à soulever. Mais cela montre aussi les motivations divergentes derrière les affaires qui ont déjà été lancées. L’un des principaux soutiens de Thaler veut établir des précédents qui encourageront les gens à utiliser l’IA pour le bien social. Mais Thaler lui-même dit que ses affaires ne concernent pas la propriété intellectuelle ; elles concernent la personnalité juridique. Il croit que le système d’IA qu’il veut faire reconnaître comme inventeur, DABUS, est conscient, et que ces poursuites sont un bon moyen d’attirer l’attention sur l’existence de sa nouvelle espèce. « DABUS et toute cette propriété intellectuelle ne visent pas à établir des précédents avec la loi. Il s’agit d’établir des précédents en termes d’acceptation humaine », dit-il. « Il y a une nouvelle espèce ici sur Terre, et elle s’appelle DABUS ».

L’un des principaux soutiens de Thaler dans ses batailles juridiques est Ryan Abbott, professeur de droit et de sciences de la santé à l’université du Surrey au Royaume-Uni.

Abbott connaît Thaler depuis des années, et lorsqu’en 2018 il a décidé de créer son projet Artificial Inventor (un groupe d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle et un scientifique en IA travaillant sur les droits de propriété intellectuelle pour les “productions” générées par l’IA), il a contacté l’inventeur et lui a demandé s’il pouvait l’aider. Thaler a accepté et a demandé à DABUS de créer deux inventions. Abbott avait la base de sa première affaire.


Les œuvres produites par les IA devraient être brevetables, selon un avocat

La thèse d’Abbott est que les inventions réalisées par des machines devraient être protégées pour inciter les gens à utiliser l’IA pour le bien social. Peu importe, dit-il, qu’une entreprise pharmaceutique ait demandé à un groupe de scientifiques ou à un groupe d’ordinateurs surpuissants de formuler un vaccin contre un nouveau pathogène : le résultat devrait être brevetable, car la société a besoin que les gens utilisent l’IA pour créer des inventions bénéfiques. L’ancien droit des brevets, dit-il, est mal adapté pour faire face aux changements de définition de l’intelligence. « Aux États-Unis, les inventeurs sont définis comme des individus, et nous avons soutenu qu’il n’y avait aucune raison que cela soit limité à une personne physique », dit-il.

Ce qui s’applique aux brevets devrait également s’appliquer au droit d’auteur, dit-il. Si, par exemple, on demande à une IA d’écrire « la meilleure chanson pop de l’histoire », et qu’elle le fait, elle aurait créé une pièce de propriété intellectuelle extrêmement précieuse. « Est-ce une activité que nous devrions encourager par le système du droit d’auteur ? » demande Abbott. « Si l’on considère que le système existe pour que le public dispose de plus d’œuvres, alors la réponse est clairement oui ».

En bref, estime Abbott, « les régimes de droit d’auteur et de brevet devraient exister pour encourager la création, et non la limiter » : « plutôt que de chercher une vague ligne juridique dans le sable où une collaboration IA-humain devient protégeable, nous devrions balayer complètement cette ligne. Les droits de propriété intellectuelle devraient être accordés quelle que soit la manière dont une chose a été fabriquée, y compris en l’absence d’inventeur ou d’auteur humain ».

Grâce au projet Artificial Inventor, Abbott représente Thaler directement dans certaines juridictions et gère les litiges dans d’autres, le tout bénévolement. Cependant, les deux hommes divergent sur la véritable importance de leur travail.

...qui estime tout de même qu'une IA ne devrait pas être détentrice de ce droit d'auteur

Abbott affirme que la couverture des affaires – influencée par le flou du tribunal de district – a été assez confuse, avec une focalisation erronée sur l’autonomie de DABUS. Il souligne qu'il ne prétend pas qu'une IA devrait détenir un droit d'auteur, que les imprimantes 3D – ou les scientifiques employés par une multinationale, d'ailleurs – créent des choses, mais ne les possèdent pas. Il ne voit aucune différence juridique entre la machine de Thaler et quelqu’un qui demande à Midjourney de « me faire une photo d’un écureuil sur un vélo ».

« L’affirmation autonome était que la machine exécutait les éléments traditionnels de la paternité, et non qu’elle sortait d’un endroit primordial, se branchait, payait une tonne de factures de services publics et abandonnait ses études universitaires pour faire de l’art », dit-il. « Et c'est le cas avec un certain nombre de systèmes d'IA générative couramment utilisés à l'heure actuelle*: la machine automatise de manière autonome les éléments traditionnels de la paternité ».

Thaler contredit directement Abbott ici. Il dit que DABUS ne prend aucune contribution humaine et est donc totalement autonome. « Je suis donc probablement un peu en désaccord avec Abbott quant à l'introduction de tous ces outils d'IA, vous savez, du texte à l'image, etc., où vous avez un être humain qui dicte et maîtrise l'outil », dit-il. « Mes [IA] se contentent de contempler puis de proposer de nouvelles révélations qui peuvent, vous savez, emprunter n'importe quel canal sensoriel ».

DABUS existe depuis bien plus longtemps que les procès. Thaler le décrit comme un système évolutif « en préparation depuis au moins 30 ans ». Il a confié aux média avoir « créé le paradigme d’IA le plus performant au monde, et grâce à sa sensibilité, il est amené à inventer et à créer ». D'ailleurs, il semble exaspéré que les journalistes aient tendance à se concentrer sur les aspects juridiques de ses affaires.

Les organisations aux « poches profondes » ayant pour objectif la « conquête du monde », comme Google, ont concentré les débats sur leurs machines, dit-il. Les poursuites en matière de droit d’auteur et de brevet sont un moyen de faire connaître la sensibilité de DABUS, ainsi que d’inciter le public à réfléchir aux droits de cette nouvelle espèce. « C’est essentiellement Perry Mason contre Albert Einstein. Sur qui voulez-vous lire*?*» a demandé Thaler, affirmant que les gens pourraient être captivés par les drames judiciaires d’un avocat fictif, mais qu’ils devraient se soucier de la science.

« La véritable histoire, c’est DABUS. Et je suis fier de faire partie des efforts d’Abbott. C’est un gars vif et je pense que c’est une bonne cause », dit-il. « Mais réfléchissons à la situation au moment où elle s’est matérialisée pour la première fois. Ici, je construis un système capable de sensibilité et de conscience, et il m'a donné l'opportunité d'en parler au monde. Mes machines inventent des choses à la va-vite », a-t-il déclaré.

Mais Thaler fait face à une bataille difficile pour convaincre les experts que DABUS est sensible : « Je ne sais même pas vraiment par où commencer, à part dire que s'il existe actuellement une IA sensible sur la planète, ce n'est certainement pas celle-là », a déclaré Matthew Sag, professeur de droit et d'intelligence artificielle à l'Université Emory.

Source : entretien avec Stephen Thaler

Et vous ?

Pensez-vous que l’IA puisse être considérée comme une nouvelle espèce consciente, comme le prétend Thaler ? Quels sont les critères pour définir la conscience ? Comment tester la conscience de l’IA ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de reconnaître la propriété intellectuelle des œuvres et des inventions créées par l’IA ? Cela favoriserait-il ou freinerait-il l’innovation et la création ?
Comprenez-vous le point de vue de Ryan Abbott qui ne voit aucune différence juridique entre la machine de Thaler et quelqu’un qui demande à Midjourney de « me faire une photo d’un écureuil sur un vélo » ?
Faut-il imposer des limites ou des conditions à l’utilisation des œuvres humaines par l’IA ?

Voir aussi :

Un ingénieur de Google a été congédié après avoir déclaré que le chatbot IA LaMDA de Google est devenu sensible et exprime des pensées et des sentiments équivalents à ceux d'un enfant humain
La conscience dans l'intelligence artificielle : aperçu de la science de la conscience, une étude interdisciplinaire menée par des universitaires de Toulouse et d'ailleurs
L'ingénieur de Google, qui pense que son IA est sensible, cite des croyances religieuses. Dans une interview, il a estimé que le programme est une personne et non la propriété de Google

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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 11/09/2023 à 18:49
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message

Pensez-vous que l’IA puisse être considérée comme une nouvelle espèce consciente, comme le prétend Thaler ? Quels sont les critères pour définir la conscience ? Comment tester la conscience de l’IA ?
Non, le gars veut juste pouvoir déposer des brevets sur ce que son programme produit. Un escroc de plus, quoi.
C'est son honnêteté qu'il faudrait tester, pas son programme...
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Avatar de vanquish
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 21/01/2024 à 20:19
Et s'il y a des malversations on met l'IA en prison ?
4  0 
Avatar de fodger
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 22/01/2024 à 9:54
même chez des tronches comme "Mustafa Suleyman".

Ce sont des gens dangereux, c'est à ce demander si ils ne veulent pas enfermer l'humanité dans une réalité purement factice, esclave de leurs chimères.
3  0 
Avatar de Aiekick
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 11/09/2023 à 18:59
avant de parler d'ia "consciente", il faudrait deja arriver à definir ce qu'est la "conscience"
2  0 
Avatar de Delias
Modérateur https://www.developpez.com
Le 12/09/2023 à 11:14
Et pendant ce temps:
« La conscience artificielle reste impossible », les programmes informatiques seraient des manipulateurs de symboles, qui n’ont pas d’associations conscientes
Les capacités émergentes dans les grands modèles linguistiques ne sont-elles qu'un apprentissage en contexte ? Aucune preuve de capacités émergentes de raisonnement dans les LLM, selon une étude


Sa peinture, c'est quasi celles des peintres français du 19ème. A l'époque du début des chemins de fer. (Monet entre autre).

Pour l'instant je sors mon Popcorn et je les regarde s'agiter pour rien. J'espère juste à ne pas devoir, un jour, en subir les concéquences.

Delias
2  0 
Avatar de Axel Mattauch
Membre averti https://www.developpez.com
Le 12/09/2023 à 11:47
L'inventeur doit être capable de déposer et de soutenir sa demande de brevet.

Peu importe, [ dit Stephen Thaler], qu’une entreprise pharmaceutique ait demandé à un groupe de scientifiques ou à un groupe d’ordinateurs surpuissants de formuler un vaccin contre un nouveau pathogène : le résultat devrait être brevetable, car la société a besoin que les gens utilisent l’IA pour créer des inventions bénéfiques.
La société n'a aucun souci pour déposer une demande de brevet, et encore moins d'en tirer bénéfice. L'argument est donc sans valeur.

  • Si cette stimulation de l'IA est le fait d'un particulier, c'est lui l'inventeur (plus parce qu'il comprend que le produit possède des propriétés a priori brevetables).
  • Si c'est le fait d'une société (donc: des employés et des dirigeants) l'inventeur doit être désigné soit consensuellement, soit à partir des statuts et contrats. Dans tous les cas c'est un individu. Et sauf cas exceptionnels, le propriétaire de l'invention est la société.


Il faut que l'inventeur expose ce qui fait l'originalité du brevet (ou l'expose à un cabinet de conseil). Et même aie conscience d'avoir trouvé quelque chose. Comme le rapporte clairement le post de Stéphane le calme, celui qui fait le tintouin est Stephen Thaler, qui a manifestement des droits tutélaires sur sa petite IA, pas cette dernière.

Tout ce tapage (pardon: buzz) autour de cette question n'est que pur marketing, surfant sur les vertus mirifiques de la technologie.

Mes amitiés à l'IA quand vous la rencontrerez.
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Avatar de sylsau
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 22/01/2024 à 8:46
Et dire que certains pensaient que le film Terminator allait trop loin dans l'anticipation ...
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Avatar de Christian_B
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 24/01/2024 à 15:00
Citation Envoyé par vanquish Voir le message
Et s'il y a des malversations on met l'IA en prison ?
En fait dans une fiction où les âneries comme celles cités (avec un sérieux plutôt complaisant je trouve) par l'article seraient prises au sérieux, il y aurait quantité de questions légales comme celle-ci à traiter :
- Nationalité des IA
- Protection des IA contre la discrimination, la calomnie, etc
- Responsabilité des IA en cas de coups et blessures, virtuels (voire réels avec des robots, des portes automatiques, etc) contre des humains, des animaux, d'autres IA, des extra-terrestres etc.
- Plus généralement adaptation de toutes les autres loi civiles ou pénales. Va y avoir du boulot. Exemple : litiges de voisinage si elles achètent des terrains ;etc.


Un humoriste de la SF devrait s'emparer du sujet si cela n'a pas été fait.
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