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La gouverneure de la Fed, Lisa Cook, affirme que l'IA a le potentiel d'améliorer la productivité du travail aux États-Unis
Malgré les bouleversements qu'elle peut entraîner sur le marché de l'emploi

Le , par Mathis Lucas

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Lisa Cook, gouverneure de la Réserve fédérale (Fed) des États-Unis, a déclaré que l'application de l'IA dans divers secteurs pourrait potentiellement stimuler l'efficacité du travail. Elle estime que des données préliminaires confirment cette affirmation, suggérant une corrélation positive entre l'IA et la croissance de la productivité. Elle a toutefois admis que l'utilisation accrue de l'IA sera semblable à la diffusion de l'informatique sur le lieu de travail et pourrait représenter une transition difficile pour certains travailleurs. L'économiste pense en outre que l'IA entraînera des perturbations et des défis qu'il faudra relever pour aider les travailleurs à s'adapter et à prospérer.

C'est la première fois qu'un haut responsable de la Fed s'exprime en détail sur les implications macroéconomiques de l'IA. Lisa Cook, première femme noire à siéger au conseil d'administration de la Fed, a fait ses déclarations lors de la conférence du National Bureau of Economic Research (NBER) des États-Unis qui s'est tenue la semaine dernière à Toronto, au Canada. Selon l'économiste, l'importance économique de l'IA générative dépend de sa capacité à devenir une "technologie à usage général" qui améliore la productivité dans un large éventail d'industries, comme l'ont fait les progrès technologiques et l'électrification il y a un siècle. Cook explique que :

« L'impact de l'IA sur l'économie et la politique monétaire dépendra de la question de savoir si l'IA n'est qu'une application de plus ou quelque chose de plus profond. Les innovations les plus importantes dans le passé ont été des technologies à usage général qui ont largement transformé l'économie sur une longue période ». Selon elle, il y a de fortes chances que ce soit le cas : « l'IA générative rend la communication plus efficace, et presque toutes les activités humaines impliquent la communication ». Le contenu généré par l'IA n'est pas fiable et doit être revu par un humain avant son utilisation, mais Cook estime qu'il s'agit déjà d'un pas en avant.


« Il est vrai que si vous laissez l'IA générative rédiger un courriel ou le compte rendu d'une réunion ou faire des recherches sur un sujet, vous devrez revoir, vérifier les faits et éditer le résultat. Néanmoins, grâce à la contribution de l'IA, vous pouvez être beaucoup plus proche de votre objectif que si vous commenciez avec une page blanche », ajoute-t-elle. Cependant, certains critiques ne partagent pas cet avis. Ils affirment que cela pose la question du coût réel de l'utilisation de l'IA. Selon eux, l'IA pourrait non seulement nuire à la créativité des travailleurs humains, mais la révision des travaux de l'IA par humain augmente les coûts pour une entreprise.

Par la suite, Cook a reconnu que l'adoption généralisée de l'IA ne se fera pas sans douleur dans certains secteurs : « tout changement important dans la main-d'œuvre entraînera des perturbations et des défis qu'il faudra relever pour aider les travailleurs à s'adapter et à prospérer. Lorsque le monde est passé du transport hippomobile aux véhicules à moteur, les emplois de palefreniers ont disparu, mais les emplois de mécaniciens automobiles les ont remplacés. Les nouvelles technologies peuvent déplacer certains types de travail, mais elles peuvent aussi augmenter la productivité et les revenus des emplois qu'elles créent ou complètent ».

« Néanmoins, l'effet de déplacement peut être concentré et l'effet de productivité plus diffus. Par conséquent, si de nombreux travailleurs de l'ensemble de l'économie en bénéficient, un plus petit nombre d'entre eux subissent le plus gros des effets négatifs, ce qui pourrait rendre la transition difficile pour certains travailleurs », note Cook. En somme, bien que l'adoption généralisée de l'IA puisse rendre de nombreux emplois obsolètes, Cook affirme que les avantages nets pour les travailleurs et les revenus devraient être favorables. Mais la question de la répartition équitable des richesses issues de ce gain de productivité fait l'objet d'un grand débat.

« La quasi-totalité du dernier centime de cette révolution de la productivité ira-t-elle à la classe des propriétaires, comme l'a fait le produit de la révolution informatique ? N'oubliez pas qu'il fut un temps où un homme pouvait obtenir un emploi dès la sortie du lycée qui lui permettait de se marier, de posséder une maison, d'avoir des enfants, de commencer à mettre un peu d'argent de côté pour la retraite et de prendre quelques semaines de vacances par an, le tout avant l'âge de 25 ans. Ce n'est pas impossible ou irréalisable, cela nous a été enlevé, petit à petit », a écrit un critique de Cook. Mais cet argument est qualifié de mythe par certains.

Un autre critique a écrit : « nous entendons beaucoup parler d'augmentation de la productivité. Pourquoi diable devrais-je fêter cela, me demanderai-je ? Au cours des 50 dernières années, la productivité par heure de travail a augmenté de 200 à 1000 %. Tout le monde produit au moins deux fois, voire dix fois plus qu'il y a un demi-siècle. Pourtant, les salaires stagnent et sont, en matière de pouvoir d'achat, très inférieurs à ce qu'ils étaient il y a 50 ans. Pourquoi devrait-on s'en réjouir ? Pourquoi devrais-je me soucier de la productivité si le meilleur résultat que je puisse espérer est qu'elle soit nulle. Au pire, elle supprimera quelques emplois ».

Au début de l'année, Bank of America a envoyé un courriel à ses clients les informant que l'IA est à l'aube d'une révolution qui pourrait avoir les mêmes effets que le lancement d'Internet. Elle a énuméré quatre raisons justifiant sa prévision : la démocratisation des données, une adoption massive sans précédent, un développement technologique à la vitesse de l'éclair et des utilisations commerciales abondantes. Elle a surtout écrit que l'IA pourrait stimuler l'économie mondiale de 15 700 milliards de dollars d'ici à sept ans. Mais à qui irait toute richesse ? Aux travailleurs ? Aux cadres ? Aux investisseurs ? Ou aux propriétaires des multinationales ?

Dans la note adressée aux clients, Bank of America a dressé une liste substantielle des gagnants dans le passage à l'IA et a même proposé des raisons pour lesquelles ces gagnants s'en sortiront. La liste est très variée, mais les valeurs technologiques en général y occupent une place prépondérante, car elles sont les plus susceptibles de travailler sur l'IA ou de soutenir l'IA. Microsoft figure parmi ces gagnants grâce à ses investissements massifs dans le développement de l'IA au cours des dernières années. De même, Alphabet s'est également distinguée grâce à son chatbot Bard et ses investissements dans le modèle d'IA Sparrow de Google DeepMind.

Et le reste de la liste est composé d'entreprises comme Apple, Baidu, Nvidia, ASML, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), Arista Networks et Adobe. Toutes ces sociétés figurent sur la liste de Bank of America, car elles travailleraient actuellement sur des projets jugés à fort potentiel dans le domaine de l'IA. Cela dit, la banque a fait une précision importante : Nvidia et TSMC ont été incluses beaucoup plus pour leur rôle dans l'infrastructure de l'IA que pour leurs applications. Notons que la puce H100 de Nvidia est devenue le matériel informatique le plus convoité au monde en raison des capacités qu'elle offre pour le développement de l'IA.

Bank of America s'attend à ce que l'IA stimule l'économie mondiale de près de 16 000 milliards de dollars sur les 7 prochaines années, mais d'autres analystes affirment que l'IA pourrait augmenter considérablement les inégalités sociales d'ici. Selon une étude publiée en 2021 par le NBER des États-Unis, l’IA creuse les inégalités en matière de revenus dans le pays depuis des décennies. Le rapport de l'étude affirme que 50 à 70 % des variations des salaires américains, depuis 1980, peuvent être attribuées à la baisse des salaires des cols bleus qui ont été remplacés ou déclassés par l'automatisation. Les experts appellent à des assises sur la question.

Une autre étude publiée au début de l'année par des chercheurs du MIT et de l'université de Boston affirme que l'automatisation est à l'origine de plus de la moitié de l'augmentation de l'écart de revenus entre les travailleurs les plus instruits et les moins instruits aux États-Unis. L'introduction de technologies telles que les caisses automatiques dans les supermarchés ou les chaînes de montage aurait contribué à creuser l'écart entre les salaires. En outre, l'étude rapporte que l'automatisation a réduit les salaires des hommes sans diplôme d'études secondaires de 8,8 % et des femmes sans diplôme d'études secondaires de 2,3 %.

Source : Lisa Cook, gouverneure de la Fed

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L'IA générative a-t-elle le potentiel d'augmenter la productivité des travailleurs ?
Que pensez-vous des déclarations de la gouverneure de la Fed sur les potentiels de l'IA ?
Quid de la répartition des richesses issues des gains de productivité induis par l'IA ?
Selon vous, l'adoption généralisée de l'IA va-t-elle augmenter les inégalités sociales ?
Y a-t-il un modèle dans lequel l'adoption généralisée de l'IA sera bénéfique pour tous ?

Voir aussi

Bank of America affirme que l'IA est à l'aube d'une révolution semblable à celle induite par l'Internet et le smartphone, et stimulera l'économie mondiale de 15 700 milliards de dollars d'ici 7 ans

L'IA ne remplacera pas tous les emplois de sitôt. Des chercheurs notent que les modèles d'IA sont encore coûteux à exécuter et produisent souvent des erreurs

McKinsey prévoit que l'IA ajoutera jusqu'à 4400 milliards de dollars de valeur à l'économie chaque année et 13400 milliards de dollars de valeur ajoutée annuelle à l'économie mondiale d'ici 2030

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Avatar de L33tige
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 26/09/2023 à 12:38
Produire plus, avec quelles ressources ? Et qui va acheter et consommer si l'emploi baisse ?

A un moment faut s'assoir dans un coin et se demander quel est l'intérêt d'encore continuer à croitre quand TOUS les signaux nous montrent qu'on devrait justement chercher à faire l'inverse...

les emplois de palefreniers ont disparu, mais les emplois de mécaniciens automobiles les ont remplacés. Les nouvelles technologies peuvent déplacer certains types de travail, mais elles peuvent aussi augmenter la productivité et les revenus des emplois qu'elles créent ou complètent
Oui, génial, et maintenant notre air est polluée, nos villes sont un cancer à parcourir, que tu sois en bagnole, en bus, en velo, à pied à Paris t'as envie de te tirer une balle, les infrastructures sont débilement tournées autour du "tout voiture", tout ça parce qu'on s'est dit qu'on avait juste à se pencher pour récupérer une ressource qui à mis des millions d'années à se former, et qu'on à réussi à flamber en grosse partie en à peine 150 ans.

Mais HEY, si ça se trouve, CETTE FOIS ça va marcher, CETTE FOIS l'IA va vraiment tous nous sauver et on va dans le bon sens.
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