Le propriétaire de la forge FRVR déclare en effet que « Tout le monde peut créer des jeux vidéo en s’appuyant sur l’intelligence artificielle. »
Cela peut s’interpréter : plus besoin de développeur informatique spécialisé dans la programmation des jeux vidéo. Il l’illustre avec l’échantillon de jeu Space Aliens à propos duquel il déclare dans un débat contradictoire : « Il n’a fallu que 8 minutes pour le réaliser et 8 minutes supplémentaires pour la gestion du côté artistique. »
Ce type de production s’appuie sur la forge FRVR à propos de laquelle le propriétaire déclare : « Elle permet à quiconque de créer des jeux juste en les décrivant. L’objectif est de mettre sur pied une plateforme où créer, jouer et partager des jeux est aussi facile que d'enregistrer, de regarder et de partager des vidéos sur des plateformes telles que TikTok et Instagram. » Une démonstration (d’une dizaine de minutes) des possibilités offertes par la plateforme est disponible. Elle montre les étapes de l’implémentation d’un jeu de tir spatial en s’appuyant sur ladite forge.
Une étude de l’OIT liste les programmeurs parmi les métiers sous la menace de l’intelligence artificielle
Environ 21 millions d’emplois occupés par des femmes et 9 millions d’emplois occupés par des hommes sont susceptibles d’être remplacés par l’intelligence artificielle. C’est ce qui ressort d’un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail. Ce dernier précise pour ce qui est de la filière des technologies de l’information les programmeurs d’applications font partie des professions menacées par l’automatisation.
ChatGPT a réussi à l’édition 2022 de l’examen d’informatique pour élèves du secondaire désireux d’obtenir des crédits universitaires US. Un internaute a proposé une compilation des réponses proposées par le chatbot après avoir souligné que l’intelligence artificielle a pris 32 points sur les 36 possibles. ChatGPT a en sus réussi l’examen de codage Google pour un ingénieur de niveau 3 avec un salaire de 183 000 $. Ce sont des raisons pour lesquelles certains observateurs sont d’avis que les travailleurs de la filière du développement informatique sont sous la menace de l’intelligence artificielle. Emad Mostaque, PDG de Stability AI en fait partie et prédit qu’il n’y aura plus de programmeurs dans 5 ans.
« C’est un fait : 41 % de tout le code informatique sur GitHub est généré par une intelligence artificielle. ChatGPT est déjà capable de passer un examen de codage pour ingénieur de niveau 3 », souligne Emad Mostaque avant d’ajouter « qu’il n’y aura pas de programmeurs humains dans 5 ans. »
[Tweet] <blockquote class="twitter-tweet" data-media-max-width="560"><p lang="en" dir="ltr">" There will be NO programmers in 5 years." - <a href="https://twitter.com/EMostaque?ref_src=twsrc%5Etfw">@EMostaque</a> <a href="https://t.co/qSBmMWurKw">pic.twitter.com/qSBmMWurKw</a></p>— Peter H. Diamandis, MD (@PeterDiamandis) <a href="https://twitter.com/PeterDiamandis/status/1675292783945347072?ref_src=twsrc%5Etfw">July 1, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/Tweet]
Le chatbot de l’université de Harvard est un exemple de la mise à contribution de l’intelligence artificielle comme outil pour l’enseignement
Le cours introductif à l’informatique dénommé CS50 et proposé par l’université de Harvard est en train de faire peau neuve. L’équipe pédagogique (derrière le cours suivi par des centaines d’étudiants sur le campus et 40 000 en ligne) prévoit de mettre à contribution une intelligence artificielle pour noter les devoirs, enseigner le codage et personnaliser les conseils d’apprentissage. La manœuvre à venir suscite des débats à propos de l’impact futur sur la qualité de la formation. En effet, les grandes entreprises technologiques même reconnaissent que l’intelligence artificielle est à un stade de développement qui impose d’en faire usage avec prudence.
La décision de mettre à contribution cette intelligence artificielle tient à ce qu’elle permettra d’alléger la charge de travail de l’équipe pédagogique qui compte une centaine d’assistants, mais qui a de plus en plus de peine à encadrer des étudiants en nombre croissant, se connectant à partir de différents fuseaux horaires et avec des niveaux de connaissance et d’expérience variés.
L'équipe pédagogique est donc en train de peaufiner un système d'intelligence artificielle pour noter les travaux des étudiants et de tester un assistant technique virtuel pour évaluer la programmation des étudiants et leur fournir un retour d'information. L'assistant virtuel posera des questions rhétoriques et proposera des suggestions pour aider les étudiants à apprendre, plutôt que de se contenter de repérer les erreurs et de corriger les bogues de codage. À plus long terme, l’initiative devrait permettre aux enseignants-chercheurs humains d'avoir plus de temps à consacrer aux heures de bureau en personne ou via Zoom.
La disponibilité de ce chatbot divise les acteurs du secteur de l’éducation à propos de la mise à contribution ou non des intelligences artificielles génératives.
En effet, certains voient l’intelligence artificielle comme vecteur de la plus grande transformation de l’histoire : des cours personnalisés de haute qualité dispensés sans frais.
Sal Khan, le fondateur et PDG de Khan Academy, en fait partie et pense que l’intelligence artificielle pourrait déclencher la plus grande transformation positive que l’éducation n’ait jamais connue. Sal Khan a une vision ambitieuse pour l’avenir de l’éducation : il imagine un monde où chaque élève aurait accès à un super tuteur IA personnalisé qui l’accompagnerait tout au long de son parcours éducatif, lui offrant une expérience d’apprentissage optimale. Il imagine également un monde où chaque enseignant aurait accès à un assistant pédagogique IA qui l’aiderait à gérer sa classe, à préparer ses cours, à évaluer ses élèves et à se former. Il espère ainsi contribuer à démocratiser l’éducation et à libérer le potentiel de chaque individu. Il pense que l’intelligence artificielle peut être un outil puissant pour réaliser cette vision, à condition qu’elle soit utilisée de manière responsable et équitable.
C’est un positionnement qui fait écho à celui de Bill Gates. Le co-fondateur de Microsoft, Bill Gates, a prédit avant la publication de sa récente lettre sur l’impact futur de l’intelligence artificielle que les chatbots IA pourraient apprendre aux enfants à lire: « Je pense que l'intelligence artificielle a le potentiel de faire une grande différence dans l'éducation. » « L'un des domaines dans lesquels je suis le plus enthousiasmé par l'IA est l'éducation de la petite enfance. Je pense que les chatbots IA pourraient être vraiment utiles pour apprendre aux enfants à lire ». Gates a souligné que de nombreux enfants ont du mal à apprendre à lire et que cela peut avoir un impact durable sur leurs performances scolaires. Il a déclaré que les chatbots IA pourraient être utilisés pour fournir des instructions personnalisées aux enfants en difficulté, et que cela pourrait les aider à rattraper leurs pairs.
« Au début, nous serons très étonnés de voir à quel point cela aide à la lecture - être un assistant de recherche en lecture - et vous donner des commentaires sur l'écriture », a déclaré Bill Gates.
Le débat contradictoire sur la possibilité de la mise au rebut de l’humain continue de planer pour ce qui est de la mise à contribution de l’intelligence artificielle dans l’enseignement
En effet, et comme le note Bill Gates : « Historiquement, l'enseignement des compétences en écriture s'est avéré être une tâche incroyablement difficile pour un ordinateur. » Lorsque les enseignants donnent leur avis sur les essais, ils recherchent des caractéristiques telles que la structure narrative et la clarté de la prose. Il s'agit là d'un « exercice hautement cognitif » qui est « difficile » à reproduire dans le code pour les développeurs, selon Gates.
En sus, les examens oraux ont été un élément essentiel de l'enseignement universitaire pendant des siècles. Ils offrent aux étudiants une occasion unique de démontrer leurs connaissances et leur compréhension d'un sujet dans un contexte de face-à-face. Contrairement aux examens écrits, les examens oraux permettent aux étudiants d'expliquer leur processus de réflexion et leur raisonnement, et d'engager un dialogue avec leur examinateur. Cela peut être particulièrement bénéfique pour les étudiants qui ont du mal à s'exprimer à l'écrit ou qui ont des difficultés à s'exprimer par écrit. Mais l'examen oral a connu un déclin à partir des années 1700.
Les universités avaient alors commencé à se tourner vers les évaluations écrites. L'examen des épreuves écrites était également un processus silencieux et donnait aux examinateurs suffisamment de temps pour noter dans le confort de leur propre maison. Cela dit, selon certains experts, bien que l'évaluation orale puisse sembler plus efficace et plus rentable, elle a un coût. Les évaluations écrites ne permettent pas de comprendre le processus de réflexion et le raisonnement d'un étudiant comme le font les examens oraux. En outre, ils estiment que les examens écrits ne permettent pas non plus le même niveau d'interaction entre l'étudiant et l'examinateur.
D’avis de certains observateurs, les choses sont devenues encore plus problématiques ces dernières années lorsque l'utilisation de l'IA et des chatbots d'IA a conduit des universités à abandonner les examens oraux au profit d'examens écrits qui peuvent être notés de façon automatique. L'utilisation de l'IA pour la notation des évaluations a suscité des inquiétudes quant à la précision et à l'équité du processus de notation. Bien que ces technologies aient beaucoup progressé ces dernières années, elles sont toujours sujettes à des erreurs et à des biais. C'est un problème dans les matières qui nécessitent une évaluation subjective, comme la littérature ou la philosophie.
Pour ces raisons, et bien d'autres encore, certains sont d’avis que les universités devraient revenir aux examens oraux à l'ère de l'IA générative et de ChatGPT.
Si l'IA et les chatbots peuvent être des outils utiles pour automatiser certaines tâches, cette catégorie d’intervenants est d’avis que ces technologies ne devraient pas remplacer l'élément humain de l'éducation. Cette dernière est d’avis que les examens oraux offrent une occasion unique aux étudiants de s'engager avec leurs examinateurs et de démontrer leur compréhension d'un sujet d'une manière qui ne peut pas être reproduite par l'IA ou les chatbots. Ceux-ci ajoutent que les examens oraux éliminent d'emblée tous les risques de tricherie.
Source : Gates Notes
Et vous ?
Que pensez-vous de la prédiction de Bill Gates selon laquelle « Les humains ne perdront pas le contrôle de l’intelligence artificielle. Elle leur servira plutôt d’outil pour améliorer leur productivité et leur capacité à innover. »
Quelles évolutions du métier de développeur entrevoyez-vous dès 2024 au vu de l'adoption de l'intelligence artificielle dans la filière ?
L’intelligence artificielle peut-elle vraiment remplacer ou compléter le rôle d’un tuteur ou d’un enseignant humain ? N’y a-t-il pas des aspects de l’éducation qui nécessitent une relation humaine, une empathie, une intuition, une créativité, une éthique, qui ne peuvent pas être reproduits ou simulés par une machine ?
L’intelligence artificielle peut-elle garantir une éducation de qualité pour tous ? N’y a-t-il pas des risques d’exclusion, de discrimination, de manipulation, de surveillance, de dépendance, qui peuvent affecter les utilisateurs de ces outils ? Comment assurer la transparence, la fiabilité, la sécurité, la diversité, l’inclusion, la justice, de ces outils ?
L’intelligence artificielle peut-elle s’adapter à tous les contextes et à toutes les cultures éducatives ? N’y a-t-il pas des différences, des spécificités, des besoins, des valeurs, qui varient selon les pays, les régions, les établissements, les disciplines, les niveaux, les élèves, les enseignants ? Comment respecter la pluralité et la singularité de ces contextes et de ces cultures ?
Voir aussi :
« ChatGPT est appelé à changer l'éducation telle que nous la connaissons, pas la détruire comme certains le pensent », affirme Douglas Heaven du MIT Technology Review
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51 % des enseignants déclarent utiliser ChatGPT dans le cadre de leur travail, de même que 33 % des élèves, et affirment que l'outil a eu un impact positif sur leur enseignement et leur apprentissage
Un professeur surprend un étudiant en train de tricher avec le chatbot d'IA ChatGPT : « je suis terrorisé », il estime que ces outils pourraient aggraver la tricherie dans l'enseignement supérieur