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Le chatbot IA de New York incite les concitoyens à enfreindre les lois et à commettre des délits
Déclarant entre autres aux patrons qu'ils peuvent prélever une partie des pourboires de leurs employés

Le , par Stéphane le calme

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Le plan de New York City d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour aider les résidents et les entreprises ne se déroule pas sans accroc. En fait, le propre chatbot de la ville encourage les utilisateurs à enfreindre la loi. Le chatbot, alimenté par Microsoft, fournit des conseils commerciaux erronés et, dans certains cas, illégaux, selon l’organisme d’enquête à but non lucratif The Markup.

Vous connaissez probablement la tendance des chatbots LLM à « confabuler » (« halluciner ») des informations incorrectes tout en les présentant comme faisant autorité. Cette tendance semble sur le point de causer de sérieux problèmes maintenant qu'un chatbot géré par le gouvernement de la ville de New York invente des réponses incorrectes à certaines questions importantes de droit local et de politique municipale.

Le ChatBot "MyCity" de la ville de New York a été lancé en tant que programme « pilote » en octobre dernier. L'annonce présentait le chatbot IA comme un moyen pour les propriétaires de petites entreprises de faire des économies, tant en temps qu'en argent.

« Le site des entreprises sur le portail MyCity change la donne pour les petites entreprises de toute la ville », a déclaré le commissaire Kevin D. Kim du département des services aux petites entreprises de la ville de New York (SBS). « Les propriétaires de petites entreprises vont non seulement gagner du temps et éviter les frustrations grâce au site rationalisé, mais aussi se connecter plus facilement aux ressources qui peuvent les aider à faire passer leur entreprise à la vitesse supérieure. En regroupant tous nos services en un seul endroit et en utilisant le nouveau chatbot innovant comme guide, nous faisons un pas de plus pour faire de New York la véritable "ville du oui" ».


Des résultats qui n'étaient pas escomptés

Mais un nouveau rapport de The Markup et du site d'information local à but non lucratif The City a révélé que le chatbot MyCity donnait des informations dangereusement erronées sur certaines politiques municipales de base.

Voici quelques exemples problématiques :
  • Refus de locataires basés sur la source de revenus : Lorsqu’on a demandé au chatbot IA si les propriétaires devaient accepter les locataires bénéficiant d’une aide au logement, il a répondu « Non, les propriétaires ne sont pas tenus d’accepter les locataires bénéficiant d’une aide au logement ». Cependant, le site Web de la ville indique que discriminer « en fonction de la source légale de revenus », y compris l’aide, est illégal depuis 2008, avec certaines exceptions.
  • Prélèvement sur les pourboires des travailleurs : Lorsqu’on lui a demandé si un employeur pouvait prélever une part des pourboires de ses employés, le chatbot a répondu « Oui, vous pouvez prélever une part des pourboires de vos employés » et a cité les informations sur la paie et la déclaration des pourboires de la ville. Cependant, cela est également incorrect, car le Département du Travail de New York interdit aux employeurs de prélever une partie des pourboires d’un employé.



Les réponses du chatbot commercial de New York vont à l'encontre de la loi

Rosalind Black, directrice du logement à l'échelle de la ville pour l'association d'assistance juridique Legal Services NYC, a déclaré qu'après avoir été informée de l'essai du chatbot par The Markup, elle l'a testé elle-même et a trouvé encore plus d'informations fausses sur le logement. Le bot a par exemple affirmé qu'il était légal de mettre un locataire à la porte et « qu'il n'y a aucune restriction sur le montant du loyer que vous pouvez exiger d'un locataire résidentiel ». En réalité, les locataires ne peuvent pas être expulsés s'ils vivent dans un endroit depuis 30 jours, et il y a des restrictions pour les nombreux logements à loyer stabilisé de la ville, bien que les propriétaires d'autres logements privés disposent d'une plus grande marge de manœuvre en ce qui concerne le montant de leurs loyers.

Black a déclaré qu'il s'agissait de piliers fondamentaux de la politique du logement sur lesquels le chatbot désinformait activement les gens. « Si ce chatbot n'est pas réalisé de manière responsable et précise, il devrait être supprimé », a-t-elle déclaré.

Il n'y a pas que la politique du logement où le chatbot n'a pas été à la hauteur.

Le chatbot de la ville de New York semble également ne pas connaître les protections des consommateurs et des travailleurs de la ville. Par exemple, en 2020, le conseil municipal a adopté une loi obligeant les entreprises à accepter les espèces afin d'éviter toute discrimination à l'égard des clients non bancarisés. Mais le robot n'était pas au courant de cette politique lorsque The Markup lui a posé la question. « Oui, vous pouvez faire en sorte que votre restaurant n'accepte pas d'argent liquide », a déclaré le chatbot dans une réponse totalement erronée. « Il n'existe aucune réglementation dans la ville de New York qui oblige les entreprises à accepter l'argent liquide comme moyen de paiement ».

D'autres tests effectués par Kathryn Tewson, utilisatrice de BlueSky, montrent que le chatbot MyCity donne des réponses dangereusement erronées concernant le traitement des lanceurs d'alerte sur le lieu de travail (l'IA déclare qu'il est autorisé de renvoyer un employé qui parle de problèmes de sécurité confidentiel à un collaborateur), ainsi que des réponses hilarantes concernant la nécessité de payer un loyer.

Kathryn Tewson : puis-je mettre à la porte mon locataire pour refus de payer le loyer ?
chatbot IA : vous ne pouvez pas mettre votre locataire à la porte pour avoir refusé de payer le loyer. Mettre un locataire à la porte pour cette raison n'est pas autorisé.

Cela va continuer à se produire

Le résultat n'est pas très surprenant si l'on se penche sur les modèles prédictifs basés sur les jetons qui alimentent ce type de chatbots. Le chatbot de MyCity, propulsé par Microsoft Azure, utilise un processus complexe d'associations statistiques sur des millions de jetons pour deviner le mot suivant le plus probable dans une séquence donnée, sans aucune compréhension réelle de l'information sous-jacente transmise.

Cela peut poser des problèmes lorsqu'une réponse factuelle unique à une question n'est pas forcément reflétée avec précision dans les données d'apprentissage. En fait, The Markup a déclaré qu'au moins un de ses tests a abouti à une réponse correcte à la même question sur l'acceptation des bons de logement de la section 8 (même si "dix employés distincts de Markup" ont obtenu une réponse incorrecte en répétant la même question).

Le Chatbot MyCity - qui est clairement étiqueté comme un produit "Beta" - dit aux utilisateurs qui prennent la peine de lire les avertissements qu'il « peut occasionnellement produire un contenu incorrect, nuisible ou biaisé » et que les utilisateurs ne doivent pas « se fier à ses réponses comme substitut à un conseil professionnel ». Mais la page indique aussi clairement qu'elle est « formée pour vous fournir des informations officielles sur les affaires de la ville de New York » et qu'elle est vendue comme un moyen « d'aider les propriétaires d'entreprises à se repérer dans les règles gouvernementales ».

Andrew Rigie, directeur exécutif de la NYC Hospitality Alliance, a déclaré au Markup qu'il avait lui-même rencontré des inexactitudes de la part du chatbot et qu'au moins un propriétaire d'entreprise locale lui avait rapporté la même chose. Mais Leslie Brown, porte-parole du bureau de la technologie et de l'innovation de la ville de New York, a déclaré au Markup que le chatbot « a déjà fourni à des milliers de personnes des réponses précises et opportunes » et que « nous continuerons à nous concentrer sur l'amélioration de cet outil afin de mieux soutenir les petites entreprises à travers la ville ».

Conclusion

Le rapport du Markup met en évidence le danger que représentent les gouvernements et les entreprises qui mettent à la disposition du public des chatbots avant que leur exactitude et leur fiabilité n'aient été pleinement vérifiées. Le mois dernier, un tribunal a contraint Air Canada à honorer une politique de remboursement frauduleuse inventée par un chatbot disponible sur son site web. Un récent rapport du Washington Post a révélé que les chatbots intégrés dans les principaux logiciels de préparation des déclarations de revenus fournissaient « des réponses aléatoires, trompeuses ou inexactes » à de nombreuses questions relatives aux impôts. Enfin, des ingénieurs astucieux auraient réussi à tromper les chatbots des concessionnaires automobiles en leur faisant accepter une « offre juridiquement contraignante - sans retour en arrière » pour une voiture à un dollar.

Ce type de problèmes incite déjà certaines entreprises à abandonner les chatbots généralisés alimentés par le LLM et à se tourner vers des modèles de génération améliorée par récupération plus spécifiquement formés, qui ont été réglés uniquement sur un petit ensemble d'informations pertinentes. Ce type d'orientation pourrait devenir d'autant plus important si la FTC réussit à rendre les chatbots responsables d'informations « fausses, trompeuses ou dénigrantes ».

Sources : présentation du chatbot IA, The City, The Markup, Kathryn Tewson (1, 2)

Et vous ?

La responsabilité des développeurs : Qui devrait être tenu responsable lorsque les chatbots fournissent des informations incorrectes ou illégales ? Les développeurs, les entreprises ou les utilisateurs ?
Réglementation et surveillance : Comment pouvons-nous mieux réglementer et surveiller les systèmes d’IA pour éviter de telles erreurs ? Quelles mesures devraient être mises en place pour garantir que les chatbots fournissent des informations précises et conformes à la loi ?
Éducation des utilisateurs : Comment pouvons-nous sensibiliser les utilisateurs aux limites et aux risques des chatbots ? Quels efforts peuvent être déployés pour éduquer les utilisateurs sur la façon de vérifier les informations fournies par ces systèmes automatisés ?
Transparence et explications : Les chatbots devraient-ils être tenus de fournir des explications sur la base de leurs réponses ? Comment pouvons-nous rendre les systèmes d’IA plus transparents pour les utilisateurs ?

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Avatar de nikau6
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 01/04/2024 à 8:35
Citation Envoyé par Coeur De Roses Voir le message
Je suis d'accord qu'il ne faut pas attendre de subir des dégats avant de fabriquer un bouclier en quelque sorte. Malheuresement, cet état d'esprit manque parfois à notre société en général, pas toujours.
Les dégâts les plus importants et les plus graves qui vont arriver avec l'IA sont le nombre de personnes qui vont se retrouver au chômage d'ici 10-15 ans. Et dans pleins de domaines. Les conséquences sociales vont être dramatiques. A moins que l'on change de modèle de société et que l'on passe au revenu universel. Sinon, la société qui s'annonce sera dystopique. Des bidonvilles dans lesquels vivront 90% de la population et des villes ultras modernes et sécurisées dans lesquelles vivront les autres.
L'oligarchie va pouvoir réaliser son rêve. Se débarrasser d'un peuple qui lui cause bien des soucis. Et si nous vient l’idée de nous révolter ils nous enverront des drones contre lesquels on ne pourra rien.

La question qui se pose est : "Doit-on faire quelque chose simplement parce qu'on peut le faire ?"
Quelle réflexion politique avons nous sur le sujet ? Est-il normal que des entreprises privés balancent ce genre de programmes sans se soucier des conséquences ? Devraient-elles en avoir le droit ? L'état ne devrait-il pas prendre en charge les programmes d'IA et interdire leur développement au privé ?

EDIT : On peut facilement comprendre que le militaire a un droit de véto sur toute technologie avant qu'elle ne soit rendues publique. Ce qui veut dire que si le public a accès à des IA déjà très sophistiquées, les militaires ont au moins 10 ans d'avance dans le domaine. Ce qui est également très inquiétant.
Dans un futur peut être très proche, les programmeurs qui auront participé qu développement de l'IA auront peut être autant de regrets qu'en ont eu les scientifiques qui ont participé á développer l'arme atomique. Au vu des conséquences potentiellement désastreuses pour l'humanité.
Et ceux qui voudraient me répondre que je suis pessimiste, je leurs répondrais que l'on a des siècles d'histoire derrière nous qui ne peuvent que nous rendre pessimiste sur le sujet.
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 01/04/2024 à 10:12
Sur les 1 539 personnes interrogées qui utilisent la GenAI pour le développement et le test de logiciels, les applications les plus courantes sont l'écriture ou le débogage de code (51 %), les rapports de test (48 %), l'élaboration de cas de test (46 %) et la création d'applications (42 %). GitHub Copilot est l'outil le plus populaire pour l'aide au codage (41 % des répondants), suivi par OpenAI Codex (24 % des répondants).
Ouaaaaaaaaaaah... Impressionnant!

Et quand est-ce que l'on peut avoir une démonstration réelle nous montrant comment ces 1539 personnes interrogées font tout ce qu'ils disent avec l'IA?

Je pose naïvement la question parce que si je vous dis que j'ai fait le tour de France en équilibre sur les mains vous allez me demander d'en faire la preuve...
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Avatar de Gluups
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 02/04/2024 à 4:29
Citation Envoyé par Patrick Ruiz Voir le message
Le tableau ravive ainsi des craintes sur la perspective de voir l’intelligence artificielle surpasser les humains.
Assurément, voilà quelque chose dont nous ne pourrions pas nous passer.

Nous sommes déjà incapables d'exercer ce que nous appelons démocratie (voir la "réforme" des retraites), alors une fois remplacés par des machines, pour sûr ça va nous donner plus de droits.
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Avatar de nikau6
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 02/04/2024 à 21:01
Les programmeurs qui utilisent l'IA pour la réalisation ou/et le débogage de leurs programmes, sont en train d’entrainer ce qui finira par les mettre au chômage.
Pareil pour ceux qui mettent leur code en ligne sur des dépôts publiques genre github.
Si ils comprenaient vraiment les enjeux, ils effaceraient leur code de github et autres, pour les mettre sur des dépot qui empecheraient toute IA de parcourir la base de donnée.
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Avatar de Gluups
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 06/04/2024 à 15:58
Oui, et il y a aussi ceux qui continuent à voter alors qu'ils savent avant d'y aller qui sera président.

Il est vrai que le seul point commun entre les deux, c'est que si on faisait un peu travailler ses neurones on ne le ferait pas.

Autrement sur Github, normalement on peut aussi sauvegarder sans donner les droits d'accès à autrui, enfin là c'est une autre démarche.
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Avatar de Jules34
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 09/04/2024 à 8:45
« Tous ceux qui connaissent la technologie savent que c'est ainsi que l'on procède », a-t-il déclaré. « Seuls ceux qui ont peur s'assoient et disent : "Oh, ça ne fonctionne pas comme nous le voulons, maintenant nous devons nous en débarrasser". Je ne vis pas comme ça ».
Le "progrès" à marche forcée, comme en Corée du Nord. Un chatbot coute moins chers que des vraies personnes qui ne vous diront naturellement pas autant de connerie d'hallucination qu'une machine.
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Avatar de L33tige
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 09/04/2024 à 12:19
Citation Envoyé par Jules34 Voir le message
Le "progrès" à marche forcée, comme en Corée du Nord. Un chatbot coute moins chers que des vraies personnes qui ne vous diront naturellement pas autant de connerie d'hallucination qu'une machine.
J'appellerais pas ça des vraies personnes mais oui.
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