
Ces quatre pays sont dans le collimateur d'OpenAI depuis un certain temps déjà. En février, l'entreprise spécialisée en intelligence artificielle a annoncé qu'elle avait fermé des comptes utilisés, selon elle, par des « acteurs malveillants affiliés à un État » de ces quatre pays, affirmant qu'ils avaient utilisé ChatGPT pour contribuer à des attaques d’hameçonnage et à la mise au point de logiciels malveillants. Le mois dernier, OpenAI s'est attaqué à un autre groupe de comptes, cette fois-ci en provenance de Chine, de Russie, d'Iran et d'Israël.
Toutefois, les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine pourraient être un facteur motivant la décision d'OpenAI de sévir contre les utilisateurs ne bénéficiant pas d'un soutien. Les États-Unis ont imposé des sanctions et des tarifs douaniers à la Chine depuis l'administration Trump. L'augmentation des tarifs douaniers du président Biden sur les puces, les batteries et les véhicules électriques chinois s’y ajoute.
#OpenAI announces it will stop providing API services to #China starting July 9. Organizations in non-supported regions must access services from supported countries for further access. pic.twitter.com/XOikiXTynJ
— Tech Tech China (@techtechchina) June 25, 2024
Un tournant important pour la compréhension de cette décision est la nomination d’un général à la retraite de l'armée américaine et ancien directeur de l'Agence nationale de sécurité (NSA) au conseil d’administration d’OpenAI
Nakasone a quitté son poste de directeur de la NSA au début de l'année après avoir été nommé à la tête de l'administration Trump. Il a également dirigé l'U.S. Cyber Command et a été chef du Central Security Service.
« Les idées de M. Nakasone contribueront également aux efforts d'OpenAI pour mieux comprendre comment l'IA peut être utilisée pour renforcer la cybersécurité en détectant et en répondant rapidement aux menaces de cybersécurité », a déclaré OpenAI dans un billet de blog. Ses premières responsabilités consisteront à rejoindre le comité de sûreté et de sécurité du conseil d'administration, où il prendra « des décisions critiques en matière de sûreté et de sécurité pour tous les projets et opérations d'OpenAI », selon le billet.
En tant que membre du conseil d'administration, Nakasone rejoint Adam D'Angelo, PDG de Quora, l'entrepreneur technologique Tasha McCauley, Helen Toner du Georgetown Center for Security and Emerging Technology, Sue Desmond-Hellmann, ancienne PDG de la Fondation Bill et Melinda Gates, Nicole Seligman, ancienne vice-présidente exécutive et avocate générale mondiale de Sony Corp. et Fidji Simo, PDG et président d'Instacart. Le conseil d'administration comprend en sus l'ancien secrétaire au Trésor américain Larry Summers, le président d'OpenAI Bret Taylor et le PDG Sam Altman.
OpenAI a récemment connu des départs importants : le cofondateur et ancien scientifique en chef, Ilya Sutskever, a quitté l'entreprise en raison de désaccords sur la sécurité et le développement. Il a été suivi par Jan Leike, chef de l'équipe chargée de veiller à ce que l'IA ne devienne pas une menace pour l'humanité. Peu après son départ, Jan Leike a écrit sur X : « La culture et les processus de sécurité ont été relégués au second plan par rapport aux produits brillants ». Lors d'interviews, il a expliqué qu'il avait perdu ses illusions quant à la capacité de l'entreprise à faire face à la menace de l'IA de manière responsable.
Le président d'OpenAI Bret Taylor semble penser que l'ancien chef de l'espionnage Paul Nakasone pourrait être utile à cet égard.
« L'intelligence artificielle a le potentiel d'avoir d'énormes impacts positifs sur la vie des gens, mais elle ne peut atteindre ce potentiel que si ces innovations sont construites et déployées en toute sécurité », a déclaré Taylor dans un communiqué. « L'expérience inégalée du général Nakasone dans des domaines tels que la cybersécurité contribuera à guider OpenAI dans la réalisation de sa mission, qui consiste à faire en sorte que l'intelligence artificielle générale profite à l'ensemble de l'humanité. »
C’est une décision de nature à conforter la quête d’indépendance technologique des pays cibles vis-à-vis des USA
Le gouvernement russe travaille à s’affranchir des technologies dominées par les Américains. Son Internet souverain en est un exemple.
L’une des idées derrière l’Internet souverain russe est de permettre à Moscou de se doter d’un poste de commandement unique à partir duquel les autorités peuvent gérer les flux d’informations dans le cyberespace russe (alias Runet) ; cela inclut la surveillance, la limitation ou le blocage de ces flux sur toute ou partie de l’étendue du cyberespace russe. Ce dernier s’appuie donc sur son propre système de noms de domaine pour lui permettre de continuer à fonctionner, ce, même s'il était coupé du web mondial. L'objectif, selon les autorités russes, est de « garantir un Internet stable, sûr et transparent. »
D’un point de vue technique, le Runet est architecturé autour de dispositifs spéciaux qui intègrent un logiciel de surveillance des milliers de points d’échange entre la Russie et le Web au sens large. Ces derniers sont chargés d’alimenter le centre névralgique d’analyse en temps réel des volumes et les types de trafic installé au sein du Roskomnadzor – le régulateur russe en matière de télécommunications.
D’après les retours des autorités russes, le premier test en 2019 s’est passé avec succès. « Il s'est avéré qu'en général, tant les autorités que les opérateurs de télécommunications sont prêts à répondre efficacement aux risques et menaces éventuels et à assurer le fonctionnement de l'Internet et du réseau unifié de télécommunications en Russie », a déclaré Alexei Sokolov – directeur adjoint du ministère du Développement numérique, des communications et des médias lors de la conférence dédiée.
Les processeurs chinois de fabrication locale talonnent désormais les performances des processeurs Intel de la 10e génération. HarmonyOS, le système d’exploitation développé par Huawei, est en passe de dépasser iOS d’Apple en Chine et devenir le deuxième OS mobile le plus utilisé en Chine. La liste d’exemples est tellement extensible que des responsables américains s’accordent à déclarer que « la Chine se bat sur tous les fronts pour devenir LA superpuissance. Le Parti communiste chinois ne recule devant rien pour devancer les États-Unis en matière de technologie, d'innovation et d'exploration spatiale. » De multiples rapports s’accordent sur le fait que la Chine est en passe de le devenir.
China is fighting on every front to be THE superpower. The CCP will stop at nothing to outpace the U.S. in technology, innovation, and yes, space exploration.
— Bill Posey (@congbillposey) January 17, 2024
We must work to keep America on top. pic.twitter.com/hPUKSUzUzA
Le célèbre acteur et r...
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