Dans les chiffres, seuls 12 % des développeurs interrogés pensent que l'intelligence artificielle représente une menace pour leur emploi actuel. En fait, 70 % d'entre eux sont favorables à l'utilisation d'outils d'IA dans le cadre de leur processus de développement. Parmi ceux qui utilisent des outils d'IA dans le cadre de leur processus de développement, 81 % déclarent que la productivité est l'un de ses principaux avantages, suivie par la capacité d'acquérir rapidement de nouvelles compétences (62 %). Ils sont beaucoup moins nombreux (30 %) à déclarer que l'amélioration de la précision est un avantage. L'adoption par les développeurs professionnels d'outils d'IA dans le processus de développement a augmenté rapidement, passant de 44 % en 2023 à 62 % en 2024.
Soixante et onze pour cent des développeurs ayant moins de cinq ans d'expérience ont déclaré utiliser des outils d'IA dans leur processus de développement, contre seulement 49 % des développeurs ayant 20 ans d'expérience du codage. Avec 82 %, ChatGPT est deux fois plus susceptible d'avoir été utilisé que GitHub Copilot. Parmi les utilisateurs de ChatGPT, 74 % souhaitent continuer à l'utiliser. Mais seuls 43 % ont déclaré faire confiance à la précision des outils d'IA, selon les résultats dudit sondage et 45 % pensent que les outils d'IA ont du mal à gérer les tâches complexes.
Malgré les avancées de l'IA, la vigilance humaine reste indispensable
L’erreur de ChatGPT qui a coûté 10 000 dollars à une startup est un rappel que, malgré les avancées de l’IA, la vigilance humaine reste indispensable. Les outils d’IA sont puissants, mais ils ne remplacent pas le jugement critique et l’expertise des développeurs. En fin de compte, c’est la responsabilité des équipes humaines de s’assurer que la technologie qu’elles utilisent est sûre et fiable.
D'ailleurs, l'erreur ne saurait être imputable entièrement à ChatGPT : les développeurs auraient du prendre la peine d'analyser le code au lieu de se limiter à quelques tests avant la copie. Ils semblent le reconnaitre lorsqu'ils déclarent :
« Je voudrais commencer par dire que les pratiques en question sont très mauvaises et embarrassantes (et nous avons depuis ajouté des tests unitaires et d'intégration robustes ainsi que des alertes et des enregistrements), qu'elles auraient pu et dû être évitées, qu'il s'agissait d'erreurs humaines au-delà de tout, et qu'elles sont très évidentes avec le recul.
« Cela s'est passé à une autre époque, avec d'importantes contraintes de temps, aux tout premiers stades (premières semaines) de la création d'une entreprise. Je partage surtout cette histoire comme une anecdote amusante avec des circonstances uniques entourant la reproductibilité des bogues en prod (encore une fois à cause de notre propre stupidité) ».
Quoi qu'il en soit, tout est bien qui finit bien : « Rétrospectivement, aussi pénibles qu'aient été ces cinq jours, c'est l'un de ces moments de la vie d'une startup que nous n'oublierons jamais. Comme toutes les startups, nous avons fait une tonne d'erreurs tout au long de notre parcours, celle-ci étant peut-être la pire. J'évoquerai peut-être les autres plus tard. Nous sommes simplement heureux de pouvoir regarder ces jours-là en arrière et d'en rire. Oui, nous aurions dû faire plus de tests. Oui, nous n'aurions pas dû copier-coller du code. Oui, nous n'aurions pas dû passer directement à l'application principale. Quoi qu'il en soit, je ne regrette pas cette expérience ».
De récentes données font néanmoins état de ce que l’intelligence artificielle menace les postes des développeurs juniors
Selon certains acteurs du milieu, dont le développeur américain Steve Yegge, l'IA est déjà en train de faire barrage à l'embauche des développeurs juniors. Yegge va même jusqu'à déclarer que le développeur junior est mort. Selon lui, l'IA s'acquitte si bien des tâches habituellement confiées aux développeurs juniors que les entreprises préfèrent maintenant la technologie aux jeunes diplômés.
En général, le but derrière l'embauche de développeurs juniors est d'attirer les meilleurs talents qui viennent d'arriver sur le marché. Certains d'entre eux sont parfois encore à l'université et travaillent pour les entreprises entre les cours et les examens. Il arrive que certains évoluent rapidement et commencent très vite à apporter une valeur ajoutée à l'entreprise et au client. Toutefois, Yegge voit cette époque disparaître dans les prochaines années. Examinons quelques tâches typiques d'un développeur junior :
- écrire du code : mise en œuvre de fonctionnalités ou de composants simples sur la base de spécifications détaillées ;
- correction de bogues : identifier et résoudre les problèmes dans le code existant avec l'aide de développeurs expérimentés ;
- tests : rédaction et exécution de tests pour garantir la qualité et la fonctionnalité du code ;
- examens du code : participer à des revues de code afin d'apprendre les meilleures pratiques et d'améliorer les compétences en matière de codage ;
- documentation : créer et mettre à jour la documentation technique pour les composants logiciels sur lesquels ils travaillent.
Selon Yegge, au lieu de confier ces tâches à un développeur junior, de nombreux développeurs séniors les confient aujourd'hui à ChatGPT ou à un chatbot similaire. Il appelle ce processus : « la programmation basée sur le Chat (Chat Oriented Programming - CHOP) ». Il a déclaré que la programmation basée sur le chat a pris son véritable envol avec le lancement de GPT-4o à la mi-mai, ce qui a éliminé le besoin de développeur junior pour accomplir les tâches susmentionnées.
Dans son analyste, l'ancien ingénieur de Google écrit : « cette forme de programmation est en passe de représenter un ordre de grandeur d'accélération par rapport à la programmation basée sur les achèvements. Une amélioration de 10 fois peut sembler exagérée. Mais nous venons de voir des exemples de pratiques juridiques, d'édition et de science des données dans le même ordre de grandeur, avec des accélérations de 5 à 30 fois pour certains types de tâches, et des estimations d'au moins 2 à 3 fois pour l'augmentation globale de la productivité ».
Source : StackOverflow
Et vous ?
Comment voyez-vous l'intelligence artificielle dans 5 à 10 ans ? Comme un outil ou comme un danger pour votre poste de développeur ?
Les postes de développeur junior sont-ils les plus menacés par l’intelligence artificielle comme le rapportent certains acteurs ? Ces rapports sont-ils cohérents avec la réalité dont vous êtes au fait ?
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