Le sujet du réseau électrique américain suscite de plus en plus de préoccupations. Concernant la consommation énergétique de l'IA, un cadre d'Arm Holdings avait déclaré que l'industrie doit rapidement trouver un moyen de réduire drastiquement les besoins énergétiques de l'IA. Elle avait proposé d'adapter cette technologie émergente aux capacités actuelles en matière de production d'énergie pour l'empêcher de submerger les réseaux électriques dans un avenir proche. Selon elle, l'IA pourrait engloutir un quart de l'électricité produite aux États-Unis d'ici 2030 si elle ne se défait pas de sa dépendance énergétique.
Récemment, la NERC (North American Electric Reliability Corporation), un organisme de surveillance de l'énergie, a averti que la demande croissante d'intelligence artificielle (IA) pourrait dépasser la capacité des réseaux électriques. En outre, l'essor des cryptomonnaies depuis l'élection de Donald Trump a continué à mettre à rude épreuve les réseaux électriques dans tout le pays. La NERC met désormais en garde contre le risque de pannes d'électricité aux États-Unis et au Canada.
L'IA connaît actuellement de graves problèmes d'approvisionnement en électricité. À tel point que des entreprises comme Microsoft ont commencé à investir dans la réouverture de centrales nucléaires. Un rapport de Goldman Sachs estime que les États-Unis utiliseront environ 8 % de leur énergie pour alimenter l'IA d'ici à 2030. Cela représente une augmentation de 160 %.
Concernant les cryptomonnaies, le bitcoin se situe actuellement à 105 000 dollars, et le franchissement de la barre des 100 000 dollars a suscité un regain d'intérêt pour le minage. Il s'agit de faire fonctionner des PC à forte charge - dans certains cas en masse - en les faisant tourner en permanence pour déchiffrer les codes afin de miner un bitcoin. En 2024, on estime que 0,6 % à 2,3 % de la consommation d'énergie sera utilisée pour des opérations de minage de cryptomonnaies.
Le rapport 2024 du NERC souligne également que l'augmentation du nombre de véhicules électriques accroît la pression sur les réseaux électriques. Le Texas, qui gère son propre réseau, est confronté à la possibilité de pénuries en raison des dommages causés au réseau par les tempêtes et de l'excédent nécessaire à l'infrastructure technologique. En octobre, la Texas Public Utility Commission a indiqué que son réseau ne serait pas en mesure de supporter pleinement les centres de données supplémentaires sur le réseau texan.
Selon le rapport du NERC, les États-Unis pourraient absorber jusqu'à 132 gigawatts d'électricité. Ce chiffre est en hausse de 80 gigawatts par rapport à l'année dernière. Mais le manque de progrès dans l'installation de sources d'énergie alternatives constitue une part importante des préoccupations du NERC. Des options telles que les panneaux solaires sont constamment retardées, ce qui pourrait mettre un genou à terre dans les réserves d'énergie alors que les grandes entreprises technologiques se tournent de plus en plus vers des projets d'IA gourmands en énergie.
Outre la consommation d'énergie, les experts s'inquiètent de plus en plus de l'empreinte carbone de l'IA. En effet, les systèmes d'IA nécessitent d'énormes quantités d'énergie et d'eau pour être construits et fonctionner. Et une fois déployés, ils peuvent émettre plusieurs tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par jour. La chercheuse en IA Sasha Luccioni a notamment avertique "l'IA générative accélère la crise climatique". Elle a affirmé que l'IA générative consomme 30 fois plus d'énergie qu'un moteur de recherche, ce qui constitue un danger pour l'environnement.
Si l'ensemble des acteurs de la technologie s'accorde sur les défis de l'IA, la mise en œuvre des solutions n'est pas facile. Dans le cas de Google par exemple, il n'a pas réussi à atteindre son objectif de zéro émission nette entre 2023 et 2024 à cause de l'IA. Pour y remédier, le géant technologique prévoit d'investir 20 milliards de dollars dans les énergies renouvelables et la modernisation des réseaux pour les centres de données d'IA. Google vise un financement à 100 % de la mise à niveau du réseau, avec des projets d'énergie propre débutant en 2026, l'achèvement complet étant prévu pour 2027
Source : Rapport du NERC
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