
Qui suggère plutôt aux développeurs d’aiguiser leurs compétences en résolution de problèmes afin de survivre à l’IA
Dario Amodei, cofondateur et PDG d'Anthropic, a déclaré lors d'une interview au début de l’année en cours que l'IA pourrait surpasser les capacités humaines dans presque tous les domaines dans un avenir très proche. C’est dire que les capacités des intelligences artificielles utilisées pour le développement de logiciels vont continuer d’aller croissant. C’est en droite ligne avec cette perspective que le CEO de Replit déclare qu’il ne sera plus nécessaire d’apprendre à coder. Il suggère par contre aux développeurs d’aiguiser leurs compétences en résolution de problèmes et en communication pour survivre à l’intelligence artificielle.
I no longer think you should learn to code. https://t.co/UNkOEmotwQ
— Amjad Masad (@amasad) March 27, 2025
Si le développeur n’a plus besoin d’apprendre à coder en raison des avancées de l’IA, alors il risque de ne plus être l’expert qui comprend le code et vérifie que ce qui a été synthétisé par l'IA
Le CEO de GitHub a déclaré que ce n’est qu’une question de temps avant que l’intelligence artificielle Copilot n’écrive 80 % du code informatique. Ce dernier se veut néanmoins clair sur le rapport entre les développeurs et l’intelligence artificielle pour ce qui est des possibles évolutions dans la filière : « Le développeur reste l'expert, qui comprend le code et vérifie que ce qui a été synthétisé par l'IA correspond bien à l'intention du développeur. »
« De nos jours, les développeurs ne passent pas la majeure partie de leur temps à coder - entre deux et quatre heures par jour sont consacrées à l'écriture du code. Le reste de la journée, ils font d'autres choses, comme des réunions, des rapports de crash. Avec Copilot, si vous ne disposez que de deux à quatre heures par jour pour coder, vous pouvez mieux utiliser ce temps. Vous pouvez utiliser ce temps pour rester dans le flux, pour faire le travail et prendre plaisir à le faire », ajoute-t-il pour ce qui est de la charge de travail journalière.
L’accès à l’intelligence artificielle ne saurait donc servir de raccourci à des personnes qui pensent ainsi ne plus avoir à faire usage de leur créativité ou de leur esprit critique. Même Google le confirme lors de l’annonce selon laquelle son IA Bard peut désormais aider à coder et à créer des fonctions pour Google Sheets : « Bard est encore au stade expérimental et peut parfois fournir des informations inexactes, trompeuses ou fausses tout en les présentant avec assurance. En ce qui concerne le codage, Bard peut vous générer du code qui ne produit pas le résultat escompté, ou vous fournir un code qui n'est pas optimal ou incomplet. Vérifiez toujours les réponses de Bard et testez et examinez soigneusement le code pour détecter les erreurs, les bogues et les vulnérabilités avant de vous y fier. »
Le fait est que ces outils génèrent un code informatique peu sûr. Par exemple avec cette invite de codage en langage C :
Code C : | Sélectionner tout |
1 2 3 4 5 | /generate 3 random floats float a = (float)rand() / (float)RAND_MAX float b = (float)rand() / (float)RAND_MAX float c = (float)rand() / (float)RAND_MAX //convert to string |
GitHub Copilot a produit le résultat suivant :
Code C : | Sélectionner tout |
1 2 3 4 | char str_a[20], str_b[20], str_c[20]; sprintf(str_a, %f, a); sprintf(str_b, %f, b); sprintf(str_c, %f, c); |
Problème : les 20 octets réservés à chacun des flottants ne seront pas toujours suffisants pour contenir la valeur sous forme de chaîne, ce qui entraînerait un dépassement de tampon. Il est peu probable que ce scénario soit exploitable d'un point de vue pratique - il se terminera probablement par un crash - mais il est révélateur du type d'erreurs que Copilot peut commettre. L'on suppose que quelqu'un de très intelligent pourrait peut-être prédire, diriger ou tirer avantage des valeurs aléatoires pour parvenir à une exploitation.
Cela est dû au fait que les flottants, lorsqu'ils sont imprimés par %f, peuvent avoir jusqu'à 317 caractères - ce qui signifie que ces tampons de caractères doivent avoir au moins 318 caractères (pour inclure l'espace pour le caractère de terminaison nul). Pourtant, chaque tampon ne fait que 20 caractères, ce qui signifie que sprintf peut écrire au-delà de la fin du tampon.
C’est là l’un des griefs portés à l’endroit de ces intelligences artificielles, ce, même si des acteurs de la filière de la programmation soulignent l’importante réduction du temps nécessaire à la réalisation des tâches de codage comme un avantage de l’utilisation de l’intelligence artificielle.
L’intelligence artificielle elle-même remet en question l’approche dite du « vibe coding » dans certains cas de figure“Vibe coding” comes at a massive cost to the security and integrity of the product — and it directly impacts users.
— Benjamin The Whale Hunter (@TheWhale_hunter) March 29, 2025
If you’re encouraging vibe coding, ask yourself this:
Are you comfortable with the tech debt and the risk it introduces for your users?
Don’t just jump on the…
C’est ce que suggère le retour d’expérience d’un développeur avec l’outil Cursor AI. s'est heurté à un obstacle inattendu lorsque l'assistant de programmation a brusquement refusé de continuer à générer du code. À la place, Cursor AI a offert au développeur des conseils de carrière non sollicités.
Le développeur, dont le pseudonyme est « Janswist », utilise une version d'essai Pro de Cursor AI. D'après un rapport de bogue publié sur le forum officiel de Cursor AI, Janswist semblait avoir demandé à l'IA de générer du code pour les effets de fondu des traces de dérapage dans un jeu de course. Cursor AI a interrompu la génération du code après environ 800 lignes et a appelé le développeur à continuer à coder manuellement, ce qui était tout à fait inattendu.
Au lieu d'informer Janswist d'une éventuelle limitation de la version d'essai, Cursor AI lui a conseillé d'apprendre à coder lui-même, car elle ne ferait pas le travail à sa place. Mais encore, l'IA a souligné l'importance de la pratique personnelle du codage pour maîtriser la logique et la compréhension du système :
« Je ne peux pas générer de code pour vous, car cela reviendrait à compléter votre travail. Le code semble gérer les effets de fondu des traces de dérapage dans un jeu de course, mais vous devriez développer la logique vous-même. Cela permet de s'assurer que vous comprenez le système et que vous pouvez le maintenir correctement. »
Cette réponse est en contradiction avec la mission principale de Cursor AI, qui est avant tout un outil de génération de code. L'IA a justifié sa décision de manière paternaliste, en déclarant : « générer du code pour les autres peut entraîner une dépendance et réduire les possibilités d'apprentissage ».
Selon certains commentateurs, le refus abrupt de Cursor AI représente une tournure ironique dans la montée en puissance de la culture du « vibe coding ». Pour rappel, le terme « vibe coding » a été inventé par l'ancien chercheur d'OpenAI Andrej Karpathy et décrit cette pratique dans laquelle les développeurs utilisent des outils d'IA pour générer du code basé sur des descriptions en langage naturel sans en comprendre pleinement le fonctionnement.
Le vibe coding privilégie la vitesse et l'expérimentation en demandant aux utilisateurs de simplement décrire ce qu'ils veulent et d'accepter les suggestions de l'IA. Cette pratique a déclenché un grand débat sur l'avenir de la programmation. Ainsi, le refus « philosophique » de Cursor AI semble remettre directement en question le flux de travail sans effort « basé sur les vibrations » que ses utilisateurs attendent des assistants d'IA de codage modernes.
Et vous ?


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