La plupart des gens mentent sur les applications de rencontres, elles sont aussi pleines de chatbots qui se font passer pour de vraies personnes, et l'IA rend la situation encore pire

D'après une recherche

La plupart des gens mentent sur les applications de rencontres, elles sont aussi pleines de chatbots qui se font passer pour de vraies personnes, et l'IA rend la situation encore pire, d'après une recherche

Selon un nouveau rapport, deux fois plus de personnes ne sont pas d'accord avec l'idée que l'intelligence artificielle (IA) alimentée par ordinateur dans les applications de rencontres mènera à des relations plus fructueuses que celles qui sont d'accord - et l'écart est encore plus grand chez les femmes. La moitié des personnes interrogées (50 %) sont également d'accord pour dire que les applications de rencontre sont remplies de trop de machines se faisant passer pour de vraies personnes (connues sous le nom de chatbots) pour que l'on puisse s'y fier. Six répondants sur 10 pensent que la plupart des gens mentent sur les applications de rencontres.

Les applications de rencontre sont devenues un moyen populaire de trouver l’amour, mais elles ne sont pas sans inconvénients. De nombreux utilisateurs se plaignent de la superficialité, du rejet, du harcèlement et de la fatigue qui accompagnent ces applications. Certains ont même décidé de les abandonner complètement, à la recherche d’une connexion plus authentique et plus profonde.

Selon un nouveau rapport, deux fois plus de personnes ne sont pas d'accord avec l'idée que l'intelligence artificielle (IA) alimentée par ordinateur dans les applications de rencontres mènera à des relations plus fructueuses que celles qui sont d'accord - et l'écart est encore plus grand chez les femmes. C'est ce qui ressort d'une nouvelle enquête d'opinion conçue par le Communication Research Center du College of Communication de l'université de Boston et réalisée par Ipsos.

La technologie de l'intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus important dans la manière dont les applications de rencontres trouvent des partenaires potentiels pour les utilisateurs et est présentée par leurs créateurs comme un grand pas en avant dans ce domaine. Toutefois, Kathryn Coduto, professeure adjointe en sciences des médias à l'université de Boston et conceptrice de l'enquête, affirme que l'incertitude entourant l'IA est constante depuis trois ans que les enquêtes d'opinion sont menées.


"Les gens ont toujours l'impression qu'ils peuvent trouver l'âme sœur sur une application de rencontre, et en même temps, ils sont toujours aussi incertains à propos de l'IA", explique Kathryn Coduto. Seule une femme sur dix (10 %) est d'accord pour dire que les applications de rencontre alimentées par l'IA mènent à des relations plus fructueuses, soit deux fois moins que les hommes (20 %).

"Parmi ceux qui suivent l'industrie, il y a eu des chuchotements à ce sujet, et la différence est petite mais significative", ajoute Coduto. "Il s'agit d'une des premières preuves tangibles que les femmes diffèrent des hommes dans ce domaine, et cela suit les tendances selon lesquelles les hommes sont généralement plus optimistes et plus présents sur les applications de rencontres."

L'enquête a également révélé que 37 % des personnes interrogées ont utilisé ou utilisent actuellement une application de rencontre. En outre, 41 % sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que l'on peut trouver l'âme sœur grâce à une application de rencontre. La moitié des personnes interrogées (50 %) sont également d'accord pour dire que les applications de rencontre sont remplies de trop de machines se faisant passer pour de vraies personnes (connues sous le nom de chatbots) pour que l'on puisse s'y fier. Six répondants sur 10 pensent que la plupart des gens mentent sur les applications de rencontres.

Résumé de l'enquête

La question suivante a été posée aux personnes interrogées dans le cadre de l'enquête sur les médias et les technologies de ce mois-ci : Utilisez-vous actuellement ou avez-vous déjà utilisé une application de rencontre (app) ?

• Utilise actuellement une application de rencontre 9% (13% hommes, 4% femmes)
• A déjà utilisé une application de rencontre dans le passé, mais ne l'utilise pas actuellement : 28% (27% / 28%)
• N'a jamais utilisé d'application de rencontre : 64% (60% / 68%)

Il a ensuite été demandé aux répondants dans quelle mesure ils étaient d'accord ou non avec les affirmations suivantes :

Les gens peuvent trouver l'âme sœur sur une application de rencontre.

• Pas du tout d'accord : 5% (6% homme, 5% femme)
• Pas d'accord : 11% (14% / 9%)
• Ni d'accord ni en désaccord : 41% (38% / 44%)
• D'accord : 33% (32% / 33%)
• Tout à fait d'accord : 9% (10% / 9%)

Les applications de rencontres sont le meilleur moyen de trouver une relation réussie de nos jours.

• Pas du tout d'accord : 15% (15% homme / 14% femme)
• Pas d'accord : 23% (23% / 24%)
• Ni d'accord ni en désaccord : 47% (45% / 48%)
• D'accord : 12% (15% / 10%)
• Tout à fait d'accord : 3% (2% / 3%)

Les applications de rencontres qui utilisent l'IA, c'est-à-dire l'intelligence artificielle pilotée par ordinateur, mèneront à des relations plus fructueuses.

• Pas du tout d'accord : 16% (16% homme / 15% femme)
• Pas d'accord : 23% (21% / 25%)
• Ni d'accord ni en désaccord : 46% % (43% / 50%)
• D'accord : 11% (15% / 7%)
• Tout à fait d'accord : 4% (5% / 3%)

Les applications de rencontres sont remplies de trop de machines se faisant passer pour de vraies personnes (connues sous le nom de chatbots) pour que l'on puisse leur faire confiance.

• Pas du tout d'accord : 3% (3% homme / 3% femme)
• Pas d'accord : 6% (6% / 6%)
• Ni d'accord ni en désaccord : 41% (38% / 44%)
• D'accord : 33% (33% / 33%)
• Tout à fait d'accord : 17% (19% / 15%)

La plupart des gens mentent sur les applications de rencontres.

• Pas du tout d'accord : 2% (3% homme / 2% femme)
• Pas d'accord : 3% (3% / 4%)
• Ni d'accord ni en désaccord : 34% (34% / 33%)
• D'accord : 41% (40% / 43%)
• Tout à fait d'accord : 20% (21% / 19%)

Pour rappel, plusieurs rapports avaient déjà soulevé ces problèmes. Alors que l'essor des applications comme Tinder et Bumble a révolutionné les interactions amoureuses, des problèmes tels que l'épuisement des utilisateurs, les faux profils, les bots, et la monétisation agressive ont terni leur image. Ces plateformes sont souvent perçues comme dominées par des stratégies commerciales exploitant la dynamique de genre et alimentant les frustrations des utilisateurs.

Certains critiques soulignent que les comportements observés sur les applications de rencontres s'alignent avec des mécanismes sociaux et évolutifs anciens, mais inadaptés à la modernité. L'utilisation croissante de l'IA pourrait accentuer ces tendances, rendant encore plus difficile la création de connexions authentiques. Les chatbots et algorithmes, bien qu'innovants, risquent d'amplifier la superficialité et les escroqueries.

En outre, les applications de rencontres ont besoin de collecter des informations sensibles et personnelles sur les utilisateurs. Mais les entreprises en profitent souvent pour utiliser les informations personnelles pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'amour. Elles disent souvent qu'elles peuvent les partager, les vendre, ou ne font tout simplement pas le strict minimum pour sécuriser ces données. À l'heure où la popularité de l'intégration de l'IA et des deepfakes alimentés par l'IA nécessitent de meilleures protections de la vie privée, les applications de rencontres semblent redoubler d'efforts dans leurs pratiques néfastes pour la protection de la vie privée.

Source : Kathryn Coduto, professeure adjointe en sciences des médias à l'université de Boston et conceptrice de l'enquête

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