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IA sous bâche : Mark Zuckerberg est tellement pressé de développer sa technologie de superintelligence que pour augmenter sa puissance de calcul il fait dresser des tentes pour héberger ses centres de données

Le , par Stéphane le calme

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IA sous bâche : Mark Zuckerberg est tellement pressé de développer sa technologie de superintelligence IA
que pour augmenter sa puissance de calcul il fait dresser des tentes pour héberger ses centres de données

Tandis que les grandes enseignes du numérique se livrent une bataille féroce pour dominer le secteur de l’intelligence artificielle, Mark Zuckerberg et son empire Meta franchissent un nouveau seuil : celui de l’absurde ou du génie, selon les points de vue. Afin de soutenir l’entraînement de ses futurs modèles d’IA, Meta a commencé à ériger des tentes industrielles pour accueillir des serveurs surchauffés, faute de data centers construits à temps.

Peut-on sérieusement prétendre au leadership mondial en IA tout en hébergeant ses serveurs d'IA sous bâche ? S’agit-il d’une stratégie brillante de contournement logistique ou du symbole d’un emballement technologique sans garde-fous ?


Mark Zuckerberg ne s’en cache plus : la superintelligence artificielle est un pilier stratégique de Meta. Il ne s’agit plus simplement de modérer du contenu sur Facebook. En janvier, il a déclaré que Meta Platforms prévoit de dépenser entre 60 et 65 milliards de dollars en 2025 pour développer l'infrastructure de l'intelligence artificielle, rejoignant ainsi une vague d'entreprises de la Big Tech qui dévoilent des investissements considérables pour capitaliser sur la technologie. Tout ceci après avoir indiqué en 2024 comment Meta va écraser Google et Microsoft dans le domaine de l'IA, en mettant l'accent sur l'exploitation de ses vastes actifs de données.

Et même si l'IA chinoise DeepSeek-R1 a pris de cours toute la Silicon Valley et a provoqué la panique à Wall Street, Mark Zuckerberg ne s'est pas découragé pour autant : il a réitéré que Meta allait investir davantage dans l'IA.

Galvanisé par le projet de loi controversé de Trump One Big Beautfiul Bill qui vise à interdire la règlementation de l'IA, les grandes enseignes américaines accélèrent le pas. Pour mémoire, les sénateurs se sont accordés sur cette interdiction le mois dernier.

Mais l'expansion exponentielle des besoins énergétiques et logistiques de Meta se heurte à des contraintes du monde réel : construction longue, autorisations environnementales, goulots d’étranglement industriels, etc. C’est dans ce contexte que surgit une solution inattendue : accélérer l’installation de serveurs en les hébergeant sous de grandes tentes.


La solution de secours de Meta

Meta a débauché des chercheurs en IA, tandis que Zuckerberg a annoncé lundi que Meta construisait un centre de données de 5 gigawatts appelé Hyperion.

Citation Envoyé par Mark Zuckerberg
Pour notre effort de superintelligence, je me concentre sur la mise en place de l'équipe la plus élite et la plus talentueuse du secteur. Nous allons également investir des centaines de milliards de dollars dans le calcul pour construire la superintelligence. Nous disposons du capital nécessaire pour le faire.
L'urgence est palpable. Comme SemiAnalysis l'a rapporté la semaine dernière et comme Business Insider l'a noté, Meta est tellement désireuse d'augmenter sa puissance de calcul qu'elle érige littéralement des tentes pour disposer d'une capacité de centre de données temporaire alors que ses installations sont encore en cours de construction.

Tous ces signes montrent que Meta souhaite développer plus rapidement ses capacités d'IA après avoir pris du retard sur des concurrents comme OpenAI, xAI et Google, et que Zuckerberg n'est pas prêt à attendre les délais de construction habituels pour combler l'écart.

« Cette conception n'est pas une question de beauté ou de redondance. Il s'agit de mettre le calcul en ligne rapidement ! » indique SemiAnalysis dans son rapport. « Des modules d'alimentation et de refroidissement préfabriqués aux structures ultra-légères, la vitesse est essentielle car il n'y a pas de génération de secours (c'est-à-dire pas de générateurs diesel en vue) », ajoute le rapport.

Quant au centre de données Hyperion, Ashley Gabriel, porte-parole de Meta, a déclaré qu'il sera situé en Louisiane et aura probablement une capacité de 2 gigawatts d'ici 2030.

Citation Envoyé par Mark Zuckerberg
Nous construisons actuellement plusieurs clusters multi-GW. Nous appelons le premier Prometheus et il sera mis en ligne en 2026. Nous construisons également Hyperion, qui sera capable d'évoluer jusqu'à 5GW sur plusieurs années. Nous construisons également plusieurs autres clusters de titans. L'un d'entre eux couvre une grande partie de l'empreinte de Manhattan.

Le modèle « Tesla sous tente » : inspiration ou imitation ?

Ce recours à des infrastructures temporaires rappelle immédiatement l’épisode célèbre de Tesla en 2018, lorsque Elon Musk avait installé une ligne de production de voitures sous un chapiteau à Fremont pour répondre à la demande du Model 3. Pour une mise en contexte, le constructeur s'est rendu compte que ses bâtiments, le site industriel de Fremont, étaient trop petits pour atteindre les objectifs de production. Elon Musk a donc retenu l'idée d'ériger quelque chose qui ne nécessite pas de permis de construire, soit une structure bâchée : des tentes. De très grandes tentes, de 30 m de long. Il y en a eu plusieurs à la suite l'une de l'autre, et elles abritaient une chaine de montage. À l’époque, l’initiative avait été critiquée mais aussi saluée pour son pragmatisme audacieux.

Mark Zuckerberg semble aujourd’hui rejouer ce scénario, non pas pour assembler des véhicules, mais pour entraîner des modèles d’IA de plus en plus voraces en calcul et en données.

Mais la comparaison a ses limites. Là où Tesla fabriquait des objets physiques, Meta héberge et traite des quantités massives de données sensibles, nécessitant une sécurité physique, thermique, numérique et énergétique sans faille. Une tente, aussi sophistiquée soit-elle, n’offre pas les garanties structurelles d’un véritable data center. Le parallèle avec Musk tourne vite à la caricature : Zuckerberg ne joue pas avec des voitures, mais avec une technologie susceptible de redéfinir l’humanité.

Plusieurs limites à cette approche

Sécurité physique et cybersécurité

Les data centers traditionnels bénéficient de murs renforcés, d’un refroidissement optimisé, de redondances électriques, d’une protection incendie, d’un contrôle d’accès strict. Une tente industrielle, même équipée de climatiseurs et de générateurs, reste vulnérable. Elle peut être ciblée par des actes de malveillance, soumise à des aléas climatiques, voire à des fuites de données facilitées par son caractère temporaire.

Empreinte carbone et efficacité énergétique

L'urgence de déployer l’infrastructure IA de Meta ne s’accompagne pas d’un souci pour l’écologie. Installer des serveurs énergivores dans des environnements mal isolés thermiquement risque de provoquer une surconsommation énergétique majeure, avec un refroidissement inefficace, souvent à base de solutions coûteuses en CO2.

Précipitation contre planification

Ce choix révèle une logique de croissance brutale sans planification à long terme. En brûlant les étapes, Meta s’expose à des erreurs stratégiques. Si la superintelligence nécessite des bases solides, commencer son développement dans des conditions précaires revient à poser les fondations d’un gratte-ciel sur du sable.

L'essor des centres de données pour l'IA pollue les nappes phréatiques

Meta continue de développer ses projets de centres de données afin d'augmenter ses capacités pour former les futurs modèles d'IA. Cependant, ces gigantesques infrastructures énergivores ont un impact important sur leur environnement et sur les riverains. Dans certaines régions du monde, les centres de données pour l'IA polluent les nappes phréatiques, rendent l'eau impropre à la consommation et exercent une pression sur les réseaux électriques.

À Mansfield, en Géorgie, aux États-Unis, les habitants se plaignent de l'impact critique d'un centre de données de Meta sur leur environnement. Un récent rapport de la BBC relate la façon dont le quotidien de Beverly Morris, une habitante de la ville, est devenu difficile depuis l'installation du centre de données.

Depuis les travaux de construction du centre de données de Meta, la source d’eau privée de Beverly Morris est devenue trouble, chargée en sédiments, et donc impropre à la consommation. Elle ne peut plus boire l’eau du robinet, mais l'utilise pour d'autres usages. Beverly Morris doit désormais s’approvisionner en eau en bouteille ou transporter manuellement de l’eau propre. Le centre de données de Meta se situe à 400 mètres de son porche.

« Je ne peux pas vivre dans ma maison si la moitié de celle-ci fonctionne et que je n'ai pas d'eau. Je ne peux pas boire l'eau », a-t-elle déclaré. Elle explique qu'elle a dû réparer la plomberie de sa cuisine pour rétablir la pression de l'eau. Mais l'eau qui sort du robinet contient encore des résidus. « J'ai peur de boire l'eau, mais je continue à cuisiner et à me brosser les dents avec. Cela m'inquiète-t-il ? Oui », a-t-elle indiqué au journal britannique.

Beverly Morris s'est installée dans la petite ville de Mansfield, en Géorgie, après sa retraite en 2016. D'après ses dires, elle pensait avoir trouvé son « petit coin de paradis », mais il n'en est plus rien désormais. « C'était l'endroit idéal pour moi. Mais ce n'est plus le cas », a-t-elle déclaré. De son côté, Meta estime que son centre de données n'est pas à l'origine des problèmes rencontrés par Beverly Morris, expliquant que le bon voisinage est une priorité.

Les émissions de carbone liées à l'IA ont augmenté de 150 % parmi les grandes entreprises technologiques

Une nouvelle étude de l'Organisation des Nations unies (ONU) a révélé que les émissions indirectes de carbone d'Amazon, de Microsoft, d'Alphabet et de Meta ont augmenté de 150 % en moyenne entre 2020 et 2023. Cette augmentation est attribuée aux besoins énergétiques considérables des centres de données essentiels aux opérations d'intelligence artificielle (IA), comme l'explique l'Union internationale des télécommunications (UIT), l'agence des Nations unies pour les technologies numériques. Les émissions indirectes proviennent de l'électricité, de la vapeur, du chauffage et du refroidissement achetés par les entreprises.

Ces conclusions font écho aux préoccupations des experts selon lesquelles l'IA générative accélère la crise climatique. Les modèles d'IA nécessitent en effet d'énormes ressources énergétiques et hydriques tout au long de leur cycle de vie, et génèrent des émissions de CO₂ considérables une fois déployés. Selon la chercheuse Sasha Luccioni, l'utilisation généralisée et souvent futile de l'IA représente une menace sérieuse pour la durabilité environnementale, car elle consomme jusqu'à 30 fois plus d'énergie qu'une recherche standard sur Internet.

D'après le récent rapport de l'ONU, Amazon a connu la plus forte augmentation, ses émissions opérationnelles augmentant de 182 % en 2023 par rapport à 2020. Microsoft a connu une augmentation de 155 %, tandis que Meta et Alphabet ont enregistré des hausses respectives de 145 % et 138 %. L'étude de l'UIT a examiné les émissions de gaz à effet de serre de 200 grandes entreprises numériques au cours de la même période. Meta, qui possède des plateformes telles que Facebook et WhatsApp, a mis en avant son rapport sur le développement durable, qui décrit les efforts déployés pour réduire les émissions et l'utilisation des ressources dans ses centres de données.

Conclusion

Même si personne n'a encore réussi à rentabiliser le modèle commercial de l'IA, cela n'empêche pas les plus grandes entreprises technologiques du monde d'investir collectivement des centaines de milliards de dollars pour alimenter l'avenir de l'IA dont elles sont si sûres qu'il arrive. Parallèlement à Nvidia qui investit 500 milliards de dollars dans les centres de données mondiaux et à xAI d'Elon Musk qui expédie une centrale électrique à travers le monde, Meta construit un certain nombre de centres de données gigantesques. L'un d'entre eux serait aussi grand qu'une bonne partie de Manhattan.

Bien que ses modèles Llama ne soient peut-être pas en train de capter le zeitgeist de l'IA comme Meta l'espérait, il se pourrait qu'elle ouvre bientôt la voie en matière de puissance de calcul de l'IA domestique. Au début du mois, Semi-Analysis a rapporté que Meta sera la première entreprise à construire et à déployer un centre de données à l'échelle du gigawatt pour l'IA. Cela lui permettra de disposer de plus de trois milliards de TFLOPS de puissance de calcul, est-il indiqué. Et selon Mark Zuckerberg, ce n'est que le début.

Source : Mark Zuckerberg

Et vous ?

L’énergie consommée pour former les modèles d’IA justifie-t-elle les bénéfices attendus pour la société ? Qui décide de cette équation ?

Les populations locales ont-elles leur mot à dire lorsqu’une entreprise installe d’immenses data centers (même provisoires) sur leur territoire ?

À quel moment une entreprise privée doit-elle rendre des comptes sur l’impact sociétal et environnemental de ses décisions technologiques ?
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