
Dans un contexte de doutes sur la rentabilité de cette technologie
Microsoft a recruté plus de 20 employés de la division de recherche DeepMind de Google, spécialisés dans l'intelligence artificielle. C’est l’un des récents exemples de la guerre des talents que se livrent les géants technologiques de la Silicon Valley qui se disputent pour prendre l'avantage dans cette technologie sur laquelle des doutes planent quant à sa rentabilité.
Amar Subramanya, ancien responsable de l'ingénierie du chatbot Gemini de Google, est le dernier en date à rejoindre Microsoft après avoir quitté son concurrent, selon un message publié sur son profil LinkedIn. « La culture ici est rafraîchissante, sans ego mais débordante d'ambition », souligne-t-il, confirmant sa nomination au poste de vice-président de l'entreprise chargé de l'IA.
Subramanya rejoindra d'autres membres du personnel de DeepMind, notamment Sonal Gupta, responsable de l'ingénierie, Adam Sadovsky, ingénieur logiciel, et Tim Frank, chef de produit, selon des personnes proches du recrutement chez Microsoft. La société basée à Seattle a convaincu au moins 24 employés de la rejoindre au cours des six derniers mois.
Meta pour sa part propose des primes à la signature allant jusqu'à 100 millions de dollars pour débaucher les spécialistes en intelligence artificielle de ses rivaux. Les offres alléchantes de Meta ont déjà attiré au moins quatre chercheurs seniors d'OpenAI, selon des rapports
D’après Sam Altman, Mark Zuckerberg a contacté directement les employés d'OpenAI avec des offres agressives, notamment des primes à la signature et des rémunérations pour la première année qui atteindraient, selon les rumeurs, 100 millions de dollars. « Ils essaient de recruter des personnes depuis très longtemps. J'ai perdu le compte du nombre de personnes ici qu'ils ont essayé de recruter comme directeur scientifique », indique Sam Altman.
Les investisseurs commencent néanmoins à craindre que l’IA ne leur apporte pas les profits considérables escomptés
Il apparaît de plus en plus clairement que la machine à faire du battage médiatique sur l'IA générative commence à ralentir. Les grandes entreprises technologiques ont dépensé des dizaines de milliards de dollars pour développer de modèles d'IA depuis le début du boom de l'IA, mais très peu d'entreprises les utilisent réellement. Selon les chiffres du Bureau du recensement des États-Unis, seuls 4,8 % des entreprises utilisent des modèles d'IA pour produire des biens et des services, contre 5,4 % au début de l'année 2024.
Les rapports s’enchaînent et font état des difficultés liées à l'IA générative, allant des investissements élevés dans les données et l'infrastructure de l'IA au manque de talents humains nécessaires. Les systèmes d'IA générative arrivent à résoudre des tests très complexes d'admission à l'université, mais échouent à des tâches très simples. Il est donc difficile de juger du potentiel de ces technologies, ce qui conduit à une fausse confiance dans l'IA et, en fin de compte, à l'échec des projets.
Le scandale Builder.ai : une confirmation additionnelle de ce que les investissements en matière d’intelligence artificielle se font sur un mirage ?
Builder.ai, créé en 2016 et initialement connue sous le nom d'Engineer.ai, vise à simplifier le développement d'applications et de sites Web à l'aide de l'intelligence artificielle, en comparant le processus à la commande de pizza.
Fondée avec l'ambition de démocratiser le développement d'applications, l'entreprise, basée à Londres, affirmait que sa plateforme « intelligente » permettait à quiconque, même sans compétences techniques, de construire des applications sur mesure. La promesse était séduisante : décrire son idée, et l'IA de Builder.ai se chargerait de la transformer en un produit fonctionnel, rapidement et à moindre coût.
Grâce à un marketing agressif et à des démonstrations convaincantes, l'entreprise a réussi à lever des sommes considérables, atteignant une valorisation qui a attiré l'attention de nombreux observateurs. Elle a été perçue comme une solution innovante, capable d'assembler des « blocs de construction » logiciels préexistants et de générer du code grâce à sa prétendue intelligence artificielle, réduisant ainsi considérablement les délais et les coûts de développement.
Derrière cette façade technologique se cachait une réalité bien différente. En 2019, une enquête du Wall Street Journal a révélé que l'entreprise utilisait en réalité des travailleurs humains.
« La startup Engineer.ai dit qu'elle utilise l'intelligence artificielle pour automatiser en grande partie le développement des applications mobiles, mais plusieurs anciens et actuels employés disent que l'entreprise exagère sur ses capacités en matière d'IA pour attirer les clients et les investisseurs », indiquait alors le quotidien.
Et vous ?


Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 155 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.