
L'offre de 250 millions de dollars de Meta pour un chercheur en IA de 24 ans témoigne de l'intensification de la guerre des talents dans le domaine technologique. La stratégie de Meta aurait notamment consisté en une prise de contact directe du PDG Mark Zuckerberg avec les meilleurs chercheurs en IA. Ces offres s'accompagnent souvent non seulement d'une rémunération colossale, mais aussi de la promesse d'un accès à des ressources informatiques inégalées, certains ingénieurs se voyant promettre des dizaines de milliers de GPU pour soutenir leur travail.
Les modèles d'IA de dernière génération de Meta peinent à rivaliser avec les modèles concurrents de Google ou OpenAI. Le PDG Mark Zuckerberg serait particulièrement frustré par cet état de choses et semble prêt à tout pour renforcer la position de Meta dans la course à l'IA. Mark Zuckerberg a créé un nouveau laboratoire d'IA et proposerait des rémunérations à 9 chiffres pour séduire les talents.
Selon Sam Altman, Mark Zuckerberg a contacté directement les employés d'OpenAI avec des offres agressives, notamment des primes à la signature et des rémunérations pour la première année qui atteindraient, selon les rumeurs, 100 millions de dollars. "Ils essaient de recruter des personnes depuis très longtemps. J'ai perdu le compte du nombre de personnes ici qu'ils ont essayé de recruter comme directeur scientifique", indiquait Sam Altman.
C’est l’un des exemples de la guerre des talents que se livrent les géants technologiques de la Silicon Valley qui se disputent pour prendre l'avantage dans cette technologie sur laquelle des doutes planent quant à sa rentabilité. Un autre exemple, en juillet, Microsoft avait recruté plus de 20 employés de la division de recherche DeepMind de Google, spécialisés dans l'intelligence artificielle (IA).
Un autre cas récent, Meta aurait recruté un chercheur en IA de 24 ans, Matt Deitke, avec une rémunération colossale sur quatre ans évaluée à environ 250 millions de dollars en actions et en espèces. Cette offre sans précédent, qui comprendrait jusqu'à 100 millions de dollars pour la seule première année, souligne une nouvelle phase à enjeux élevés dans la course aux meilleurs talents en IA.
L'accord, rapporté pour la première fois par le New York Times, a été conclu après que Deitke ait initialement décliné les premières propositions de Meta. Après avoir consulté ses pairs, il a finalement accepté l'offre révisée. Ces chiffres astronomiques ont suscité des comparaisons avec les contrats des sportifs professionnels d'élite, certains chercheurs en IA recevant désormais une rémunération qui rivalise, voire dépasse, les gains des meilleurs joueurs de la NBA comme Steph Curry.
Contrairement au sport professionnel, le monde de la technologie fonctionne sans plafond salarial, ce qui alimente une guerre des talents agressive et publique entre des géants tels que Meta, OpenAI, Google et Microsoft. Ces entreprises se disputent un petit groupe d'élite de spécialistes capables de construire des systèmes superintelligents. La concurrence est si féroce que les efforts de recrutement sont suivis avec la même intensité que les transferts dans le sport professionnel, avec un examen public des personnalités, des rémunérations et de la dynamique des équipes.
La stratégie de Meta aurait consisté à ce que son PDG, Mark Zuckerberg, contacte directement les meilleurs chercheurs en IA. Ces offres s'accompagnent souvent non seulement d'une rémunération colossale, mais aussi de la promesse d'un accès à des ressources informatiques inégalées. Certains ingénieurs se seraient vu promettre des dizaines de milliers de GPU pour soutenir leur travail. Cet accès est considéré comme un élément essentiel au développement de la prochaine génération de systèmes d'IA.
Les documents internes de Meta contiendraient une liste des meilleurs cerveaux mondiaux en matière d'IA, c'est-à-dire des personnes titulaires de diplômes supérieurs et ayant apporté une contribution significative dans ce domaine. Les membres de ce groupe exclusif auraient formé des groupes de discussion pour partager les offres d'emploi et élaborer des stratégies de négociation, afin de maximiser leur influence sur ce marché concurrentiel.
Les répercussions de cette guerre des talents se font sentir dans tout le secteur. OpenAI aurait mis à jour son modèle de rémunération interne et exigerait désormais que les chercheurs consultent la direction avant d'examiner les offres des concurrents. Le recrutement de Deitke, qui travaillait auparavant à l'Allen Institute for AI et a cofondé une start-up, Vercept, représente une initiative importante de Meta pour consolider sa position dans la course à l'IA superintelligente. Cet accord devrait remodeler la façon dont les chercheurs envisagent leur carrière et influencer l'avenir de la technologie.
Cependant, est-ce que cette guerre de talents représente la prochaine étape pour l'atteinte d'une intelligence artificielle générale (AGI) ? Il a un an, de nombreux vulgarisateurs et chercheurs en IA se montraient enthousiastes vis-à-vis de l'AGI et ont fait des prédictions très optimistes sur son avènement. On peut notamment citer Jensen Huang, PDG de Nvidia, Ben Goertzel, expert en IA et fondateur de SingularityNET, ou encore Elon Musk, PDG de la startup xAI.
Cependant, Yann LeCun, lauréat du prestigieux prix Turing et responsable de l'IA chez Meta, ne partagait pas ces prédictions audacieuses. Le chercheur en IA affirme qu'une intelligence artificielle générale (AGI) est inéluctable, mais qu'elle n'émanera pas des grands modèles de langage (LLM) actuels, bien qu'ils puissent en constituer une composante. Pour lui, ces modèles d'IA ne sont pas en mesure de résoudre les défis cognitifs tels que le raisonnement, la planification, la mémoire persistante et la compréhension du monde physique. D'où la guerre de talent pour une nouvelle génération de modèles d'IA.
Source : The New York Times
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