
Le tableau relance les questionnements autour de l'automatisation du clergé par l’IA
L’on assiste à l’apparition d’une nouvelle « trinité » : personnes isolées avides d’attachement, religions qui s’adaptent à un monde de plus en plus connecté (via des applis, des robots prêtres, etc.) et investisseurs technologiques à la recherche de créneaux de consommation qui vont vers le numérique. C’est ce qui serait le visage de l’Église de demain avec un dénominateur commun avec celle de l’époque de Jésus : les vendeurs dans le temple en la personne des investisseurs qui portent des projets d’applications chrétiennes qui siphonnent les données personnelles et vont jusqu’à vendre les prières des utilisateurs.
Des rapports font état de ce que des dizaines de millions de personnes confient leurs secrets à des chatbots IA formés à partir de textes religieux, à des applications telles que Bible Chat qui a atteint plus de 30 millions de téléchargements e à l'application catholique Hallow qui a brièvement dépassé Netflix, Instagram et TikTok dans l'App Store d'Apple. En Chine, les gens utilisent DeepSeek pour tenter de décoder leur destin. Certaines plateformes comme « faith tech » (technologies de la foi) qui coûte jusqu'à 70 dollars par an aux utilisateurs prétendent même canaliser directement la communication divine.
Certaines de ces applications répondent à ce que leurs créateurs décrivent comme un problème d'accessibilité ou de disponibilité des hommes du clergé. « Vous ne voulez pas déranger votre pasteur à trois heures du matin », déclarent certains utilisateurs à propos de l'utilisation de l'application YouVersion Bible et de ChatGPT pour les questions spirituelles.
AI chatbots like Bible Chat (30M+ downloads) & Hallow (#1 App Store) are being used for spiritual guidance. While they can broaden access to faith, experts warn they risk reinforcing bias & misinformation over true discernment. #TOAINews2025 pic.twitter.com/hfGf05eFzf
— TimesOfAI (@TimesOfAI_) September 16, 2025
De son vivant, le Pape François voyait l’ombre du mal en l’intelligence artificielle
Le 09 aout 2023, le pape François a publié un communiqué annonçant le thème de la Journée mondiale de la paix 2024 : "Intelligence artificielle et paix". Dans le communiqué, le bureau du pape François a appelé à "un dialogue ouvert sur la signification de ces nouvelles technologies, dotées de possibilités perturbatrices et d'effets ambivalents". Faisant écho à des sentiments éthiques communs liés à l'IA, il a déclaré que la société devait être vigilante à l'égard de la technologie afin "qu'une logique de violence et de discrimination ne s'enracine pas dans la production et l'utilisation de ces dispositifs, aux dépens des plus fragiles et des exclus".
Le 28 janvier 2025, le Vatican a appelé les gouvernements à surveiller de près le développement de l'intelligence artificielle (IA), avertissant que la technologie contenait "l'ombre du mal" dans sa capacité à diffuser des informations erronées.
"Les faux médias générés par l'IA peuvent progressivement ébranler les fondements de la société", indique un nouveau texte sur l'éthique de l'IA, rédigé par deux départements du Vatican et approuvé par le pape François. "Cette question nécessite une réglementation rigoureuse, car la désinformation - en particulier par le biais de médias contrôlés ou influencés par l'IA - peut se répandre involontairement, alimentant la polarisation politique et les troubles sociaux", précise le texte.
Le pape François, chef de l'Église catholique qui compte 1,4 milliard de membres depuis 2013, a attiré l'attention sur les questions éthiques liées à l'IA ces dernières années. La semaine du 20 janvier, il a envoyé un message sur l'IA au Forum économique mondial de Davos, avertissant les dirigeants politiques, économiques et commerciaux présents que la technologie soulevait des "préoccupations critiques" quant à l'avenir de l'humanité.
Le pape a également parlé de la technologie lors du sommet du Groupe des Sept en Italie en juin 2024, et a déclaré que les gens ne devraient pas laisser les algorithmes décider de leur destin.
Le document du Vatican, intitulé "Antica et nova" (ancien et nouveau), examine les conséquences de l'IA dans une série de secteurs, notamment le marché du travail, les soins de santé et l'éducation. "Comme dans tous les domaines où les humains sont appelés à prendre des décisions, l'ombre du mal plane ici aussi", indique le document. "L'évaluation morale de cette technologie devra tenir compte de la manière dont elle est dirigée et utilisée."
Les IA prêtres ont déjà fait leur entrée dans les lieux de culte depuis un moment déjà. C’était le cas de "Father Justin", l’IA prêtre lancée par le groupe Catholic Answers comme moyen novateur de diffuser l’évangile. Mais une utilisatrice de l’IA a été étonnée de recevoir l’absolution sacramentelle de ce dernier, ce qui a poussé Catholic Answers à le mettre à l’écart.
Malgré les déboires de ce genre, les tentatives d’introduction de l'IA dans les lieux de culte continuent. Ainsi, le document du Vatican rappelle une des réalités de l’intelligence artificielle actuelle : elle reste un outil qui appelle à la règlementation.
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