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Le directeur financier d'un géant des logiciels pesant 320 milliards de dollars : « l'IA nous aidera à réduire nos effectifs sans perte financière, mais si nous nous y prenons mal, ce sera un désastre »

Le , par Mathis Lucas

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Les entreprises se lancent frénétiquement dans l'adoption de l'IA pour augmenter la productivité et réduire les coûts. Mais les résultats sont loin d'être convaincants à l'heure actuelle. La fintech Klarna a très vite recommencé à embaucher du personnel après avoir remplacé ses employés par l'IA un an plus tôt. Une récente étude du MIT a révélé que 95 % des projets pilotes d'IA n'ont pas atteint leur objectif. Malgré les risques, le géant des logiciels SAP réfléchit à la manière dont l'IA lui permettra de remodeler sa main-d'œuvre, composée de 110 000 employés dans le monde entier. Un déploiement précipité ou bâclé pourrait se solder par une catastrophe.

Les données du cabinet de conseil en emploi Challenger, Gray and Christmas montrent une forte augmentation des licenciements en juillet 2025, près de la moitié d'entre eux étant liés à l'IA et aux « mises à jour technologiques ». Dans le secteur technologique, plus de 150 000 emplois ont été supprimés dans 549 entreprises en 2024. Depuis le début de cette année, plus de 80 000 travailleurs ont été victimes de réductions d'effectifs dans l'industrie.

Selon Dominik Asam, directeur financier du géant des logiciels SAP, dont le chiffre d'affaires s'élève à 320 milliards de dollars, l'entreprise aura probablement besoin de moins d'ingénieurs pour fournir un rendement identique, voire supérieur. « Il y a tout simplement plus d'automatisation. Certaines tâches sont automatisées et, pour un volume de production identique, nous pouvons nous permettre d'avoir moins de personnel », a déclaré Dominik Asam.

SAP aura besoin d'un nombre réduit de développeurs à l'avenir

Avec 110 000 employés dans le monde entier, l'IA est depuis des années une priorité pour SAP (le terme fait désormais partie de la description de son activité). Mais à l'instar de son directeur financier, le PDG Christian Klein, réfléchit à la manière dont cette technologie lui permettra de remodeler sa main-d'œuvre. « Il serait illusoire de croire que l'IA contribuera à accroître la productivité sans que les effectifs changent. Ce ne sera absolument pas le cas. Mais je ne peux pas non plus imaginer des effectifs composés uniquement de travailleurs numériques », a déclaré Christian Klein.


Dominik Asam, directeur financier de SAP

Il estime qu'environ 60 à 70 % des emplois pourraient être numérisés. « Est-ce que je pense avoir besoin du même nombre de développeurs, de commerciaux et de consultants à l'avenir ? Certainement pas avec les profils professionnels qu'ils ont aujourd'hui », a-t-il ajouté.

En juillet 2025, l'entreprise a annoncé qu'elle investit dans des programmes de formation et dans le recrutement de nouveaux collaborateurs dans des domaines critiques pour sa croissance, tout en planifiant des mesures ciblées qui devraient toucher environ 1 à 2 % des effectifs mondiaux de SAP en 2025.

« Alors que notre secteur subit une profonde transformation sous l'impulsion de l'IA et des technologies cloud, nous nous concentrons sur l'optimisation continue de nos processus et de nos structures, ainsi que sur des investissements stratégiques dans les capacités futures », a déclaré un porte-parole de l'entreprise.

SAP se dit conscient des risques liés à l'automatisation par l'IA

L'IA générative mobilise des investissements colossaux, mais les retours sur investissement se font attendre. En tant que cadre supérieur de la société de logiciels la plus cotée d'Europe, Dominik Asam a averti que l'adoption de l'IA générative ne sera bénéfique que si le monde des entreprises met en œuvre cette technologie de manière appropriée. Après tout, une récente étude du MIT a révélé que 95 % des projets pilotes d'IA générative n'ont pas atteint leur objectif.

« Je vais être brutal. Et je le dis aussi en interne. Pour SAP et toute autre entreprise de logiciels, l'IA est un formidable catalyseur. Elle peut être formidable ou catastrophique », a averti Dominik Asam. « Ce sera formidable si vous le faites bien, si vous êtes capable de la mettre en œuvre et de le faire plus rapidement que les autres. Si vous êtes à la traîne, vous aurez certainement un problème. Nous travaillons jour et nuit pour ne pas prendre de retard ».

Tout comme son directeur financier, le PDG Christian Klein a admis que remodeler complètement son personnel du jour au lendemain pourrait être la recette d'un désastre. « Devenir PDG et croire que désormais, vous prenez les décisions, que vous avez le pouvoir et que tout le monde vous suivra est probablement la plus grande erreur que vous puissiez commettre », a déclaré Klein. « Vous pouvez mettre en place de nombreuses politiques, vous pouvez exercer davantage de pression, mais les gens ne vous suivront pas automatiquement. En période de changement, vous devez communiquer de manière excessive pour convaincre les gens ».

Par ailleurs, le PDG a souligné que d'autres professions, comme celles de scientifique des données (data scientist), seront davantage recherchées. Bien que le secteur de la technologie connaît une baisse des embauches et des opportunités d’emploi, les emplois entrant dans le cadre du développement et du déploiement de l'IA sont fortement demandée.

L'IA entraîne une restructuration des effectifs des entreprises

Les chefs d'entreprise subissent une pression croissante pour exploiter l'IA afin de rendre le travail plus rapide, moins coûteux et plus efficace. Cela peut réjouir les investisseurs, mais pour les employés, cela pourrait se traduire par une diminution du nombre d'emplois. Dans le secteur technologique, SAP n'est pas la seule entreprise à avoir compris que les capacités de l'IA l'obligent à repenser la taille et la structure de ses effectifs pour rester compétitive.

Le PDG d'Amazon, Andy Jassy, a déclaré que les effectifs de l'entreprise diminueront dans les années à venir, à mesure qu'elle adopterait davantage d'outils et d'agents d'IA générative. « Il est difficile de savoir exactement où cela mènera à terme, mais au cours des prochaines années, nous prévoyons que cela réduira l'effectif total de notre entreprise, car nous gagnerons en efficacité en utilisant largement l'IA dans toute l'entreprise », a déclaré Andy Jassy.

Chez Salesforce, cette réalité a déjà pris forme. Le PDG Marc Benioff a admis que l'IA a permis de réorganiser son service client et réduire ses effectifs de 9 000 à 5 000 personnes. Il a qualifié les huit derniers mois de « plus passionnants » de sa carrière, même si l'entreprise a supprimé des milliers d'emplois.

Marc Benioff, qui a cofondé Salesforce en 1999, a déclaré que les agents IA, qui décomposent les tâches complexes en étapes plus petites et peuvent accomplir des missions de manière indépendante, ont remodelé les opérations de l'entreprise. « Si nous avions eu cette conversation il y a un an et que vous aviez appelé Salesforce, vous auriez été en contact avec 9 000 personnes à travers le monde sur notre service cloud », a-t-il déclaré.

Alors que les dirigeants semblent s'accorder sur le fait que la main-d'œuvre de demain sera moins nombreuse qu'aujourd'hui, des leaders tels que Steve Preston, PDG de Goodwill, craignent que ces changements ne pénalisent davantage les personnes les plus défavorisées. « Je ne sais pas si cela sera catastrophique, mais je pense que nous allons assister à une réduction significative du nombre d'emplois. Je pense que cela va toucher particulièrement les travailleurs à bas salaire », a déclaré Steve Preston.

L'expérience non concluante de la fintech suédoise Klarna

En février 2024, le PDG de la fintech suédoise Klarna a vanté haut et fort les capacités de son nouveau chatbot d'IA en affirmant qu'il gère l'équivalent de la charge de travail de 700 travailleurs. Le chatbot serait capable de gérer les communications avec les clients, rendre les acheteurs plus heureux et même générer de meilleurs résultats financiers. Lors de l'annonce, le chatbot prendrait déjà en charge environ 66 % de l'assistance à la clientèle.

Klarna affirme que ses assistants d'IA, disponibles sur 23 marchés, parlent 35 langues et ont amélioré la communication avec les communautés locales d'immigrés et d'expatriés sur l'ensemble de ses marchés. Selon Klarna, les robots sont non seulement équivalents aux agents humains en matière de satisfaction de la clientèle, mais sont également disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce qui a poussé à la réduction massive du personnel.

Selon les données, Klarna a réduit ses effectifs de plus de 1 000 personnes en 2024, en partie à cause de l'utilisation accrue de l'IA. Il prévoyait de procéder à d'autres suppressions d'emplois, ce qui se traduirait par une réduction de près de 2 000 postes. Par la suite, Klarna a réduit ses effectifs d'environ 5 000 à 3 800 par rapport à celui de l'année précédente. Ce plan audacieux visait à réduire les coûts et à optimiser l'efficacité grâce à l'IA.

Cependant, moins d'un an plus tard, en juin 2025, Klarna a opéré un revirement notable en réembauchant des employés humains pour ses services clients. Ce retournement...
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Avatar de Mat.M
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 11/12/2025 à 18:27
Citation Envoyé par calvaire Voir le message
Un salarié n'est il pas un outil ?
ah bon ? Vous avez une façon singulière de voir les choses.
Et les membres de votre famille c'est aussi des outils ?
Dites-moi
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Avatar de tatayo
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 29/09/2025 à 10:54
Bonjour,
Je résume:
Citation Envoyé par Mathis Lucas Voir le message
Le directeur financier d'une entreprise de logiciels pesant 320 milliards de dollars déclare : « l'IA nous aidera à réduire nos effectifs sans perte financière, mais ce sera une catastrophe »
Vous pouvez reprendre une activité normale

Tatayo.
4  0 
Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 10/12/2025 à 22:37
Promouvoir l'IA comme un "collègue" est une hérésie. Elle doit être présentée comme un "outil". Déjà parce qu'on ne peut pas attendre de cet outil qu'il fasse ce que fait un humain, aussi handicapé soit-il, ensuite parce que cet outil n'est, lui, jamais responsable de ce qu'il génère, contrairement à l'humain.
5  1 
Avatar de petitours
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 29/09/2025 à 10:55
Des humains embauchés pour nettoyer le code écrit par l'IA
Un beau résumé de bêtise technique en plus de l'énormité sociétale dont ils se moquent probablement totalement.

Je me demande si le seul vrai avantage de l'IA n'est pas justement de pouvoir nettoyer du code écrit par l'humain, tout l'inverse donc.
3  0 
Avatar de urumaru
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 02/10/2025 à 11:03
Pourquoi un DAF ?

Parce que le DAF parle chiffres et ça, ça parle parle aux investisseurs.

Et que lorsqu'on demande un ROI à un DSI / RSI, on obtient très souvent : euh.... je ne sais pas... il faut que j'en discute.... avec la DAF

Et oui, le DSI/RSI n'a pas les chiffres qui permettraient de faire une analyse complète de leur coté, donc très souvent (80% des cas) le PDG explique la stratégie et le DAF les chiffres

Quand un DAF ou PDG dit que 2000 emplois vont être supprimés, les investisseurs pensent diminution des charges et donc meilleure rentabilité (moins de surface de bureau, d'obligations règlementaires - frais de transport/cantine/mutuelle/abondements divers/CSE et évidemment masse salariale - moins de postes à renouveller/licences,etc.).

Que va dire un DSI aux investisseurs ? qu'il va mettre en place une IA ?

et que vont penser les investisseurs ? encore un incapable d'élever le débat

et ils n'ont que faire de ce que le DSI/RSI va mettre en place dans la boite, c'est du niveau tactique, et ça n'intéresse surement pas les investisseurs.

Et les investisseurs c'est peut être toi au travers de PEA, d'ETF, fonds d'investissements divers, etc.
3  1 
Avatar de CaptainDangeax
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 08/10/2025 à 13:57
Je souhaite que ça se passe mal, très mal, parce que sans salarié, il n'y a pas de consommateur pour acheter les produits créés par les utilisateurs de ces logiciels
2  0 
Avatar de tatayo
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 12/12/2025 à 5:30
Et pourtant...
Certaines boîtes mettent une bonne pression psychologique sur un salarié dont elles veulent se débarrasser pour le pousser à la démission.
Pas de prime au licenciement, pas de prud'hommes puisque il s'agit d'une démission.
Simple et efficace. Malheureusement.

Dans ma boîte actuelle ça s'est traduit en plusieurs burn-out (mon second pointe gentillement le bout de son nez) qui ont conduit à plusieurs démissions, et un turn-over impressionnant.
Avec les "anciens" on en vient à en "plaisanter" (pas de départ cette semaine ?! Zut, pas de croissant).

Tatayo
3  1 
Avatar de Fuzz info
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 30/09/2025 à 22:03
C’est frappant de voir que ce sont toujours des financiers qui parlent de ‘valeur’ en réduisant les effectifs grâce à l’IA. On aimerait plutôt entendre les DSI sur cette course biaisée : remplacer l’humain par une IA, au lieu d’exiger désormais une meilleure qualité et des délais réduits.
1  0 
Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 09/12/2025 à 12:55
Citation Envoyé par RenarddeFeu Voir le message
Le vrai problème, c'est que les ingénieurs et assimilés sont incultes concernant l'économie et la finance, alors qu'en entreprise 90% des décisions en découlent.

Dans le contexte actuel, il a été décidé qu'il fallait sabrer les postes administratifs et les fonctions connexes, que cela représentait une dépense inutile. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir : IA, automatisation, outsourcing, etc... Ça n'a rien de rationnel mais c'est comme ça.

Or les ingénieurs sont trop rationnels, ils ne peuvent juste pas comprendre. Les plus imbéciles d'entre-eux pensent que même s'ils sont virés maintenant, les décideurs reconnaîtront leur erreur, et les entreprises les ré-embaucheront plus tard. Ça n'est vraiment pas comme ça que ça marche !

Et vous ce que vous ne comprenez pas c'est qu'une entreprise gérée au moyen du tableur excel finit immanquablement par se casser la gueule!
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Avatar de calvaire
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 12/12/2025 à 8:27
Citation Envoyé par shenron666 Voir le message
Les champions du monde ne semblent pas au courant qu'on ne peux se "débarrasser" d'un salarié comme d'un outil.
Le salarié a des droits, un employeur qui licencie un employé malade se retrouve direct aux prud'hommes.
Mon marteau, mon PC, ma chaise de bureau, aucun n'a de "droit du travail" ni aucune protection sociale.
alors de 1, c'est pas le cas partous, en suisse ou singapour ou usa c'est bien plus flexible que cela.
et de 2, en france il y'a pleins de technique pour t'inciter a te casser, te mettre au placard, geler ton salaire, rendre ton travail infernal...etc. On va te pourrir en validant pas tes congés, en changeant tes horaires, en te donnant un taff pas intéressant/le plus chiant possible...etc. Il vaut mieux je pense se faire virer que de subir pendant des mois cela jusqu’à ce que tu comprenne toi même que tu n'est plus désiré ici. Évidement, tous ce fait sans trace/preuve, afin que tu ne puisse pas porter l'affaire au prud homme.
C'est bien plus toxique en france, le CDI n'est en aucun cas une sécurité.

Pour l'avoir vu quand j'étais encore en france y'a 1.5ans, les esn française ont abondamment pratiquer les ruptures conventionnelle pour dégager les consultants en inter contrat.

Une de mes ancienne boite (une grosse du cac40) ou j'ai encore des contact, fait bien comprendre aux salariés qu'ils sont trop nombreux. Ils ont réduit de moitié les bureaux avec le télétravail et vont désormais changer les avenants télétravail, 1j max au lieu de 3. Ce qui fait que les salariés ont pas tous de la place et doivent se foutre dans les salles de réunions.
Leurs locaux sont en plus dans une banlieue de merde à paris, ou les agents de sécurités sont obligé d'escorter les salariés femmes jusqu'au métro pour pas qu'elles se fassent agresser par les chances pour la france... Le gèle des salaires depuis 3ans (alors que la boite se porte bien), la suppressions de toute les primes, et une prime obligatoire d’intéressement le minimum légale (ce qui n'était pas le cas, largement au dessus) , au niveau national les effectifs baissent naturellement et sans faire de mauvaise pub avec un plan social ou des licenciements.
Du coup, entre un amazon qui dit cash qu'on dégage 20000 salariés dans les 3mois, ou ça, je préfère amazon qui est au moins transparente et honnete.

En parlant des chances pour la france, c'est d’ailleurs pas un cas isolé, je vois que de plus en plus de boite dans les journaux qui osent prendre la parole et dénoncer cela, ici ou la par exemple.
Même aller bosser désormais c'est un risque pour sa vie en France... ca devient du n'importe quoi.
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