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Des militants retournent les outils de reconnaissance faciale contre la police,
« Nous approchons du seuil technologique où les petits peuvent faire la même chose que les grands »

Le , par Stan Adkens

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6  0 
Afin de responsabiliser les policiers lorsqu'ils tentent de dissimuler leur identité, un nombre croissant de militants développent des outils de reconnaissance faciale qui permettent d'identifier les agents de police, a rapporté mercredi le New York Times. C’est un revirement remarquable de la manière dont ces agents du gouvernement ont tendance à utiliser la technologie de reconnaissance faciale sur les manifestants et les suspects.

Les policiers ont tendance à cacher leur identité lors de la répression des manifestations. Avec cette inversion de rôle, ils pourront être démasqués par la même technologie invasive qu'ils utilisent pour surveiller la population, selon les militants. L'un des projets est l’initiative d’un programmeur autodidacte Christopher Howell. Il a identifié des policiers de Portland, dans l'Oregon, parce qu'ils ont été autorisés à couvrir leurs noms tout en répondant aux protestations, en été dernier, a rapporté le NYT.


Portland a interdit la reconnaissance faciale pour les agents de police et les entreprises, mais le NYT rapporte que le projet d'Howell est autorisé parce que c'est un individu, et les projets de loi ne s'appliqueraient pas aux particuliers, selon un avocat de Portland.

Howell, un homme de 42 ans, est un protestataire de longue date qui a commencé très tôt à travailler avec la technologie de l’intelligence artificielle, en l’occurrence les réseaux neuronaux. Il a déclaré que la police l'avait aspergé de gaz lacrymogène lors d'une manifestation en juin, et qu'il avait commencé à chercher comment construire un produit de reconnaissance faciale qui pourrait faire échec aux tentatives des policiers de dissimuler leur identité.

« Je suis impliqué dans le développement de la reconnaissance faciale pour l'utiliser en fait sur les officiers de police de Portland, puisqu'ils ne s'identifient pas au public », a déclaré Howell. Il est soulagé de pouvoir continuer à travailler sur son projet. « Il y a beaucoup de force excessive ici à Portland », a-t-il déclaré lors d'un entretien téléphonique avec le NYT. « Savoir qui sont les officiers semble être une base de référence ». « La responsabilité est importante. Nous devons savoir qui fait quoi, afin de pouvoir y faire face », a ajouté Howell.

Howell n’est pas le seul à vouloir renverser la vapeur de l’utilisation de la reconnaissance faciale par la police

Les forces de l'ordre ont utilisé la reconnaissance faciale pour identifier les criminels, en utilisant des photos provenant de bases de données gouvernementales ou, par le biais d'une société privée appelée Clearview AI. Mais des militants du monde entier sont en train de changer la situation en mettant au point des outils qui peuvent démasquer les forces de l'ordre en cas d'inconduite, d’après le NYT.

Dans un autre article publié en juillet de l’année dernière, le NYt a rapporté que Colin Cheung, un manifestant à Hong Kong, avait développé un outil permettant d'identifier les policiers à l'aide de photos d'eux récupérées sur Internet. Alors que Hong Kong était en proie à des semaines de protestations, les autorités traquaient les leaders des manifestations en ligne et recherchent leurs téléphones, selon le NYT. Après avoir publié une vidéo sur son projet sur Facebook, Cheung a été arrêté. Il a finalement abandonné le travail, selon le NYT.

Un autre projet de ce genre était en cours ce mois même en France, avant d’être arrêté. Paolo Cirio, un artiste et hacktiviste a publié en ligne les photos de 4 000 visages de policiers français pour une exposition intitulée "Capture", qu'il a décrite comme la première étape du développement d'une application de reconnaissance faciale, a rapporté le NYT. Il a rassemblé les visages de 1 000 photos qu'il avait recueillies sur Internet et auprès de photographes ayant participé à des manifestations en France. Mais Cirio a retiré les photos après que le ministre français de l'Intérieur ait menacé de poursuites judiciaires.


« Il s'agit de la vie privée de chacun », a déclaré Cirio, qui estime que la reconnaissance faciale devrait être interdite. « C'est puéril d'essayer de m'arrêter, en tant qu'artiste qui essaie de soulever le problème, au lieu de s'attaquer au problème lui-même ». L’artiste a déclaré qu'il espérait les republier.

Le mois dernier, Andrew Maximov, un technologue de Biélorussie basé à Los Angeles, a mis en ligne sur YouTube une vidéo qui montre comment la technologie de reconnaissance faciale peut être utilisée pour enlever numériquement les masques sur le visage des policiers, a rapporté le NYT. Dans la vidéo simulée, un logiciel fait correspondre les agents masqués aux images complètes des agents prises sur les médias sociaux. Les deux images sont ensuite fusionnées, de sorte que les agents sont présentés en uniforme, avec leur visage à l'écran, même si les correspondances ne sont pas forcément exactes. Selon le NYT, la vidéo a été visionnée plus d'un million de fois.

« Pendant un certain temps, tout le monde savait que les grands pouvaient utiliser cela pour identifier et opprimer les petits, mais nous approchons maintenant du seuil technologique où les petits peuvent le faire aux grands », a déclaré Maximov. « Ce n'est pas seulement la perte de l'anonymat. C'est la menace de l'infamie », a-t-il ajouté, d’après le quotidien.

Une inversion de situation due à la vulgarisation des outils de reconnaissance faciale

Selon ces militants, la construction de ces outils est maintenant devenue simple, rapporte le NYT, en raison des logiciels de plus en plus répandus sur le marché. Le véritable défi, selon les militants, est de trouver suffisamment d'images de la police locale pour entraîner l'algorithme. Ils ont eu de la chance sur les médias sociaux, ont-ils déclaré au journal.

À Portland, Howell a utilisé une plateforme fournie par Google, TensorFlow, qui aide les gens à construire des modèles d'apprentissage automatique. « Le processus technique - je n'invente rien de nouveau », a-t-il déclaré. « Le gros problème ici, c'est d'obtenir des images de qualité ».

Howell a rassemblé des milliers d'images de policiers de Portland à partir d'articles de presse et de médias sociaux après avoir trouvé leurs noms sur les sites Web de la ville. Selon le NYT, l’outil de Howell était encore un travail en cours et ne pouvait reconnaître qu'environ 20 % des forces de police de Portland. Il ne l'a pas rendu public, mais il a dit qu'il avait déjà aidé un ami à confirmer l'identité d'un officier, a écrit le journal.

Howell voulait à l'origine rendre son travail accessible au public, mais il craint maintenant que la distribution de son outil à d'autres personnes soit illégale en vertu des nouvelles lois de la ville sur la reconnaissance faciale, a-t-il confié au quotidien.

« J'ai demandé un avis juridique et j'en demanderai d'autres », a déclaré Howell. Il a décrit comme « peu judicieux » de diffuser une application de reconnaissance faciale illégale, car la police « ne va pas l'apprécier pour commencer ». « Je serais naïf de ne pas être un peu inquiet à ce sujet », a-t-il ajouté dans sa conversion avec le NYT. « Mais je pense que ça vaut la peine de le faire ».

En ce qui concerne la raison de l’anonymat des policiers dans la répression des manifestations, Derek Carmon, un officier d'information publique du bureau de police de Portland, a déclaré que « les badges ont été changés en numéros de matricule lors des manifestations pour aider à éliminer le doxxing des officiers », a rapporté le NYT. Mais que les officiers sont tenus de porter des badges pour « des tâches non liées aux manifestations ». Carmon a également déclaré que les gens pouvaient déposer des plaintes en utilisant le numéro personnel d'un officier.

Source : The New York Times

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ?
Encourageriez-vous des militants qui travaillent sur des outils de reconnaissance faciale contre la police ?
Pensez-vous que les législations permettront cette pratique à grande échelle ?

Voir aussi :

Des agents de la police de New York utilisent l'application de reconnaissance faciale de Clearview AI, Twitter a demandé à la société de cesser d'utiliser des photos de son site, d'après un rapport
« J'ai obtenu mon profil auprès de Clearview AI et ça m'a fait peur », a déclaré Thomas Smith, dont le profil contient des articles, des images, des URL, des pages de réseaux sociaux et autres
Reconnaissance faciale : le chef de la police de Detroit admet un taux d'erreur de 96 %, la police de Detroit croule sous les critiques pour une arrestation par erreur en usant de cette technologie
Amazon annonce que la police ne pourra pas utiliser sa technologie de reconnaissance faciale pendant un an, suite aux manifestations liées à la mort de George Floyd

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Avatar de jfcavez
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 30/10/2020 à 22:43
Au final, tout bon citoyen qui fait correctement son travail ne devrait pas en être inquiété ...
L'énorme problème sous-jacent à ce "gros bon sens" apparent, est de savoir COMMENT et QUI définit ce qu' est un "bon citoyen" et "correctement".

Car aux commandes de tout système de pouvoir, il y a des êtres humains. Et l'immense majorité d'entre eux n'est pas arrivée là par pure philanthropie et amour du prochain. Quoiqu'ils veuillent nous en faire accroire.
8  0 
Avatar de denisys
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 22/10/2020 à 17:27
Si je ne me trompe pas.
Depuis le limogeage des journalistes, non conforme à la doctrine Black Lives Matter.
C’est bien, ce journal Américain, qui fustige la police Française, parce qu’elle a tiré sur un terroriste religieux, pour défendre la population vivant en France?
Comme le journal Français : Mediapart ???
---
Pour moi, la reconnaissance faciale est outils de recherche, permettant de délimiter un périmètre de recherches, concernant le profil des suspects recherchées.
Cela ne veut pas dire, un outil de jugement !.
Je ne sais actuellement, ce qu’il en est du périmètre législatif, de ces outils en France.
Encore moins, de ce qu’il en est dans les autres pays.
Mais si le refus systématique de son utilisation est exprimé .
Je l’exprime par 2 constations :
1 :c’est une volonté délibérée de vouloir cacher la partie basse de l’iceberg.
2 : un mauvais en-cadrage juridique.
--
Si les 2 sont réunies, la justice peut s’exprimer.
Reste à savoir, la justice de quel pays ?
Et ce poser la question.
Pourquoi un pays devrait être plus juste qu’un autre, face a sa législation, d’un autre pays??
5  1 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 22/10/2020 à 15:46
La réponse de Darmanin est représentative de l'état d'esprit des dirigeants de ce monde : "tout pour moi, rien pour toi, je te marche dessus, remercie moi".
6  3 
Avatar de tanaka59
Inactif https://www.developpez.com
Le 24/10/2020 à 20:44
Bonsoir

Des militants retournent les outils de reconnaissance faciale contre la police, « Nous approchons du seuil technologique où les petits peuvent faire la même chose que les grands » .

Qu’en pensez-vous ?
Cela peut être utile pour prendre un policier ripoux sur le fait.

Par contre "maquiller une personne" , usurper une identité et j'en passe pour faire chanter une personne ou lui faire porter la chapeau pour une chose qu'elle n'a pas commis , rien de plus "simple" pour s'en débarasser ... ou la jeter en prison ...

C'est vraiment dangereux dans ce type de situation.

Encourageriez-vous des militants qui travaillent sur des outils de reconnaissance faciale contre la police ?
Pour prendre sur le fait des policiers ripoux ou des politiques / dirigieants ripoux sur le fait , c'est une solution.

Pensez-vous que les législations permettront cette pratique à grande échelle ?
Loin de la . Dans des juridictions cela sera considéré comme outil illégal ...
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Avatar de jean12
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 30/10/2020 à 20:50
A mon humble avis, l'on ne devrait pas utiliser la reconnaissance faciale pour cibler ou catégoriser une personne particulière (ou d'une classe de personnes), mais plutôt essayer de résoudre le problème d'une façon générale pour tout le monde (policier ou pas), en visant globalement la personne qui est en déphasage avec la loi. Cela sous-entend deux niveaux d'actions. Premièrement, un cadre juridique qui permettrait l'application de la loi à tout citoyen. Deuxièmement, une invention technologique (incluant la reconnaissance faciale) qui puisse faire ce travail sans violer la vie privée des individus. Au final, tout bon citoyen qui fait correctement son travail ne devrait pas en être inquiété ...
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Avatar de tanaka59
Inactif https://www.developpez.com
Le 31/10/2020 à 18:14
Bonsoir,

Citation Envoyé par jfcavez Voir le message
L'énorme problème sous-jacent à ce "gros bon sens" apparent, est de savoir COMMENT et QUI définit ce qu' est un "bon citoyen" et "correctement".

Car aux commandes de tout système de pouvoir, il y a des êtres humains. Et l'immense majorité d'entre eux n'est pas arrivée là par pure philanthropie et amour du prochain. Quoiqu'ils veuillent nous en faire accroire.
Citation Envoyé par jean12 Voir le message
A mon humble avis, l'on ne devrait pas utiliser la reconnaissance faciale pour cibler ou catégoriser une personne particulière (ou d'une classe de personnes), mais plutôt essayer de résoudre le problème d'une façon générale pour tout le monde (policier ou pas), en visant globalement la personne qui est en déphasage avec la loi. Cela sous-entend deux niveaux d'actions. Premièrement, un cadre juridique qui permettrait l'application de la loi à tout citoyen. Deuxièmement, une invention technologique (incluant la reconnaissance faciale) qui puisse faire ce travail sans violer la vie privée des individus. Au final, tout bon citoyen qui fait correctement son travail ne devrait pas en être inquiété ...
Par pure copinage ou envie de mettre des bâtons dans les roues > la délation ?
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