En fait, la situation est telle que des pionniers de l’apprentissage profond quittent leurs emplois pour être libres de parler des dangers de l’intelligence artificielle dont la désinformation.
Google Bard contre ChatGPT et les dangers en lien avec la qualité de l’information
Ce qu’on sait de ces intelligences artificielles d’OpenAI et de Google est qu’il s’agit de chatbots capable de générer des réponses à des questions, de compléter des phrases, de traduire des textes, d'écrire des articles et de tenir des conversations avec des humains. Ils peuvent donner de façon directe des solutions à des problèmes complexes. C’est la raison pour laquelle certaines institutions universitaires en interdisent l’usage à leurs étudiants. Le professeur Arvind Narayanan de l’université de Princeton tire néanmoins la sonnette d’alarme sur la pertinence de s’appuyer sur des moteurs de recherche intégrant ces chatbots en déclarant que c’est de la « poudre de perlimpinpin. »
« Sayash Kapoor et moi-même l'appelons un générateur de conneries, comme d'autres l'ont aussi fait. Nous n'entendons pas cela dans un sens normatif mais dans un sens relativement précis. Nous voulons dire qu'il est entraîné à produire des textes plausibles. Il est très bon pour être persuasif, mais il n'est pas entraîné à produire des déclarations vraies. Il produit souvent des affirmations vraies comme effet secondaire de sa plausibilité et de sa persuasion, mais ce n'est pas son objectif.
Cela correspond en fait à ce que le philosophe Harry Frankfurt a appelé connerie, c'est-à-dire un discours destiné à persuader sans se soucier de la vérité. Un conteur humain ne se soucie pas de savoir si ce qu'il dit est vrai ou non ; il a certaines fins en tête. Tant qu'il persuade, ces objectifs sont atteints. En fait, c'est ce que fait ChatGPT. Il essaie d'être persuasif et il n'a aucun moyen de savoir avec certitude si les déclarations qu'il fait sont vraies ou non », déclare-t-il à propos de ChatGPT.
D’ailleurs, une mouture de Microsoft Bing a affiché 2,5 milliards de personnes en réponse à la question de savoir quelle est la population de la planète Mars. La situation soulève la question de savoir si la montée en puissance de l’intelligence artificielle ne va pas plutôt amener les humains à travailler plus dur pour lutter contre la désinformation.
Un GIF partagé par Google montre Bard répondant à la question : « De quelles nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb puis-je parler à mon enfant de 9 ans ? » Bard propose une liste à puces de trois éléments, parmi lesquels un élément indiquant que le télescope « a pris les toutes premières images d'une planète en dehors de notre propre système solaire. »
Cependant, un certain nombre d'astronomes sur Twitter ont souligné que c'était incorrect et que la première image d'une exoplanète avait été prise en 2004 - comme indiqué sur le site Web de la NASA (voir en source) : « Ce n'est pas pour faire mon connard (en fait, si finalement) et je suis sûr que Bard sera impressionnant, mais pour mémoire : JWST n'a pas pris 'la toute première image d'une planète en dehors de notre système solaire' », a tweeté l'astrophysicien Grant Tremblay.
C’est cette imprécision qui a poussé les développeurs et les experts de la filière à avertir que cette technologie ne devrait pas être utilisée pour prendre des décisions importantes pour le moment.
Et vous ?
Craignez-vous que l’information sur Internet ne soit plus du tout fiable à cause de l’intelligence artificielle ?
Partagez-vous l'avis des internautes qui pensent que l'information sur Internet était déjà douteuse avant la montée en puissance de l'intelligence artificielle ? Pour quelles raisons ?
Voir aussi :
L'IA de génération de texte d'Elon Musk trop dangereuse pour être rendue publique, selon ses créateurs
Le projet de tunnel du milliardaire de la tech Elon Musk est-il une vaste blague ? The Boring Company a inauguré son premier tunnel anti-bouchons
Neuralink, le projet d'Elon Musk pour qu'un cerveau humain interagisse directement avec un PC et l'Homme fusionne avec l'IA, aberration ou fiction ?
Elon Musk rappelle qu'en rendant publics les brevets Tesla, il a œuvré pour le bien de la planète et l'essor du marché des véhicules électriques