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L'IA peut-elle être l'auteur de ses propres œuvres ? Non, selon une juge.
Pour la professeur Mendoza-Caminade, la paternité ne peut lui être attribuée tant qu'elle sera reconnue comme étant un outil

Le , par Stéphane le calme

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Un juge fédéral américain a statué que les œuvres d’art créées uniquement par l’intelligence artificielle (IA) ne peuvent pas être protégées par le droit d’auteur, car il faut une « auteur humain » pour avoir droit à une telle protection. La décision, rendue par la juge Beryl Howell, fait suite aux efforts de Stephen Thaler, directeur général de Imagination Engines, pour faire reconnaître le droit d’auteur d’une image qu’il affirme avoir été créée par un modèle d’IA, identifié comme Creativity Machine.

Avec la montée en puissance de l'IA générative, l'affaire prend une portée différente : accorder le droit d'auteur à Creativity Machine va créer un précédent qui pourrait avoir un impact sur les procès en cours contre les sociétés d'IA génératives comme OpenAI ainsi que les différents mouvement s'opposant au remplacement des humains par des IA comme la grève des scénaristes à Hollywood.


Plus de 100 jours après le début de la grève des scénaristes, les craintes n'ont cessé de croître quant à la possibilité que les studios déploient une intelligence artificielle générative pour écrire complètement des scénarios. Mais la loi sur la propriété intellectuelle dit depuis longtemps que les droits d'auteur ne sont accordés qu'aux œuvres créées par des humains, et cela ne semble pas changer de si tôt.

Un juge fédéral a confirmé vendredi une conclusion du Bureau américain du droit d'auteur selon laquelle une œuvre d'art créée par AI n'est pas ouverte à la protection. La décision a été rendue dans une ordonnance rejetant l'offre de Stephen Thaler contestant la position du gouvernement refusant d'enregistrer les œuvres réalisées par AI. La loi sur le droit d'auteur ne s'est « jamais étendue aussi loin » pour « protéger les œuvres générées par de nouvelles formes de technologie fonctionnant sans aucune main humaine », a déclaré la juge de district américaine Beryl Howell.

Elle a souligné que « la paternité humaine est une exigence fondamentale ».

Thaler a tenté à plusieurs reprises d'obtenir un droit d'auteur pour son IA

Le 3 novembre 2018, Thaler a déposé une demande d'enregistrement d'une revendication de droit d'auteur sur une œuvre. L'auteur de l'œuvre a été identifié comme étant la Creativity Machine (littéralement « Machine à créativité »), Thaler étant répertorié comme le demandeur. Dans sa demande, Thaler a laissé une note à l'Office indiquant que l'œuvre « a été créée de manière autonome par un algorithme informatique exécuté sur une machine » et qu'il « cherchait à enregistrer cette œuvre générée par ordinateur en tant que travail de la Creativity Machine ». Dans une lettre du 12 août 2019, un spécialiste de l'enregistrement du Bureau du droit d'auteur a refusé d'enregistrer la demande, estimant qu'il « manquait de la paternité humaine nécessaire pour étayer une demande de droit d'auteur ».

Thaler a ensuite demandé que le Bureau reconsidère son refus initial d'enregistrer l'œuvre, arguant que « l'exigence de paternité humaine est inconstitutionnelle et n'est étayée ni par la loi ni par la jurisprudence ».

Après avoir examiné l'œuvre à la lumière des points soulevés dans la première demande, le Bureau a réévalué les revendications et a de nouveau conclu en mars 2020 que l'œuvre « n'avait pas la paternité humaine requise pour soutenir une revendication de droit d'auteur », car Thaler « n'avait fourni aucune preuve d'une contribution créative ou d'une intervention suffisante d'un auteur humain dans l'œuvre ». Le Bureau a également déclaré qu'il n'abandonnerait pas « son interprétation de longue date de la Loi sur le droit d'auteur, de la Cour suprême et du précédent judiciaire des tribunaux inférieurs selon lequel "une œuvre ne répond aux exigences légales et formelles de la protection du droit d'auteur que si elle est créée par un auteur humain" ».


Dans une deuxième demande de réexamen datant de mai 2020, Thaler a renouvelé ses arguments selon lesquels l'exigence de paternité humaine du Bureau est inconstitutionnelle et non étayée par la jurisprudence. La deuxième demande reprend les mêmes arguments que la première demande, avançant largement des arguments de politique publique selon lesquels l'Office « devrait » enregistrer les droits d'auteur sur les œuvres générées par machine, car cela « ferait avancer les objectifs sous-jacents de la loi sur le droit d'auteur, y compris la justification constitutionnelle de la protection du droit d'auteur ».

En réponse à la citation par le Bureau de la jurisprudence pertinente concernant la paternité humaine, Thaler affirme « qu'il n'existe aucune autorité contraignante qui interdit le droit d'auteur pour [les œuvres générées par ordinateur], c'est à dire que la loi sur le droit d'auteur permet déjà à des entités non humaines d'être des auteurs en vertu de la doctrine du travail réalisé pour la location ; et enfin que le Bureau du droit d'auteur "s'appuie actuellement sur des avis judiciaires non contraignants de l'âge d'or pour répondre à la question de savoir si [les œuvres générées par ordinateur] peuvent être protégées ».


A Recente Entrance to Paradise

Le travail de Creativity Machine, vu ci-dessus, s'intitule A Recente Entrance to Paradise (litérallement « Une entrée récente au paradis »). Cela fait partie d'une série que Thaler a décrite comme une « expérience de mort imminente simulée » dans laquelle un algorithme retraite des images pour créer des images hallucinatoires et un récit fictif sur l'au-delà. Surtout, l'IA est censée le faire avec une intervention humaine extrêmement minime, mais le Copyright Office ne lui as pas pour autant accordé la paternité de l'œuvre.

La décision du conseil appelle « le lien entre l'esprit humain et l'expression créative » un élément vital du droit d'auteur. Comme il le note, la loi sur le droit d'auteur ne définit pas directement les règles pour les non-humains, mais les tribunaux ont vu d'un mauvais œil les affirmations selon lesquelles les animaux ou les êtres divins peuvent profiter des protections du droit d'auteur.

Thaler a essayé de faire appel auprès de la Cour suprême, mais cette dernière a refusé de l'entendre en avril dernier.

C'est dans ce contexte qu'il s'est tourné vers la cour de District et que la juge Beryl Howell lui a répondu.

Pour mémoire :
  • Les cours de district des États-Unis sont les tribunaux de première instance civils et criminels qui traitent des affaires relevant du droit fédéral ou impliquant des parties de différents États.
  • Les cours d’appel fédérales des États-Unis sont les tribunaux intermédiaires qui examinent les appels interjetés par les parties qui ont perdu leur procès devant les cours de district ou certains tribunaux spécialisés.
  • La cour suprême des États-Unis est le tribunal de dernier ressort. Elle fonctionne principalement comme une cour d’appel qui choisit les affaires qu’elle veut entendre, mais elle peut aussi siéger en première instance dans certains cas exceptionnels. Elle a le pouvoir de casser les décisions des cours inférieures si elles sont contraires à la Constitution ou au droit fédéral.


Dans une déclaration partagée avec Rolling Stone, l’avocat de Thaler, Ryan Abbott, a déclaré : « Nous ne sommes pas d’accord avec la décision du tribunal de district. Nous prévoyons de faire appel. »

L’opinion de Howell a fait allusion au paysage en constante évolution du droit d’auteur à l’ère de l’IA. Elle a même reconnu l’argument de Thaler sur la malléabilité du droit d’auteur pour tenir compte des changements technologiques. Mais encore une fois, Howell a noté que l’auteur humain restait essentiel, distinguant les œuvres créées de manière autonome par l’IA des, disons, photographies, qui sont créées par des machines. « Sous-jacente à cette adaptabilité, cependant, il y a eu une compréhension constante que la créativité humaine est le sine qua non au cœur de la possibilité de protection par le droit d’auteur, même lorsque cette créativité humaine est canalisée à travers de nouveaux outils ou dans de nouveaux médias », a-t-elle écrit, ajoutant : « Le droit d’auteur ne s’est jamais étendu si loin, cependant, pour protéger les œuvres générées par de nouvelles formes de technologie opérant sans aucune main humaine guidante, comme le plaide le demandeur ici. L’auteur humain est une condition fondamentale du droit d’auteur. »

Howell a également noté que « nous approchons de nouvelles frontières en matière de droit d’auteur alors que les artistes mettent l’IA dans leur boîte à outils pour être utilisée dans la génération de nouvelles œuvres visuelles et autres artistiques ».

Stephen Thaler est derrière DABUS et Creativity Machine, deux exemples d’intelligence artificielle qui visent à produire des idées originales et créatives :
  • DABUS est l’acronyme de Device for the Autonomous Bootstrapping of Unified Information, littéralement Dispositif pour l’auto-amorçage d’informations unifiées. DABUS utilise des réseaux de neurones artificiels qui s’auto-organisent et s’auto-modifient en fonction des données qu’ils reçoivent. En perturbant ces réseaux, DABUS génère des concepts novateurs qui peuvent être utiles ou intéressants. En 2020, DABUS a réussi à créer, sans intervention humaine, un récipient alimentaire ayant la capacité de mieux conserver la chaleur. DABUS a été reconnu en 2021 comme inventeur en Afrique du Sud, une première mondiale pour une IA. Une décision remise en cause par la professeur à l’université de Toulouse Capitole, Alexandra Mendoza-Caminade, qui estime que l’intelligence artificielle « n'est pas un sujet de droit, et n'a pas de droit. On ne peut donc pas reconnaître et protéger ses créations. Ce sera le cas tant qu'elle sera reconnue comme une machine et un outil »
  • Creativity Machine est un paradigme d’IA développé par le même Stephen Thaler, qui consiste à associer au moins deux réseaux de neurones artificiels : un réseau appelé imagination engine ou imagitron, qui est soumis à des perturbations aléatoires ou systématiques pour produire des idées potentielles, et un réseau appelé alert associative center ou AAC, qui filtre les meilleures idées selon des critères de nouveauté, d’utilité ou de valeur

Source : décision de justice

Et vous ?

Quelle est votre opinion sur la décision du juge Howell de refuser le droit d’auteur aux œuvres créées uniquement par l’IA ?
Pensez-vous que le droit d’auteur devrait être adapté pour tenir compte des avancées technologiques et des nouvelles formes de création ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de reconnaître le droit d’auteur aux œuvres générées par l’IA ?
Comment distinguer les œuvres créées de manière autonome par l’IA des œuvres créées avec l’aide ou la supervision de l’IA ?
Quels sont les risques potentiels de laisser l’IA créer des œuvres sans contrôle humain ?

Voir aussi :

Les studios de cinéma font appel à GPT-4 pour remplacer des scénaristes en grève, mais le résultat n'est pas satisfaisant, les scénaristes refusent de corriger les scénarios bâclés générés par l'IA

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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 11/09/2023 à 18:49
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message

Pensez-vous que l’IA puisse être considérée comme une nouvelle espèce consciente, comme le prétend Thaler ? Quels sont les critères pour définir la conscience ? Comment tester la conscience de l’IA ?
Non, le gars veut juste pouvoir déposer des brevets sur ce que son programme produit. Un escroc de plus, quoi.
C'est son honnêteté qu'il faudrait tester, pas son programme...
4  0 
Avatar de vanquish
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 21/01/2024 à 20:19
Et s'il y a des malversations on met l'IA en prison ?
4  0 
Avatar de fodger
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 22/01/2024 à 9:54
même chez des tronches comme "Mustafa Suleyman".

Ce sont des gens dangereux, c'est à ce demander si ils ne veulent pas enfermer l'humanité dans une réalité purement factice, esclave de leurs chimères.
3  0 
Avatar de Aiekick
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 11/09/2023 à 18:59
avant de parler d'ia "consciente", il faudrait deja arriver à definir ce qu'est la "conscience"
2  0 
Avatar de Delias
Modérateur https://www.developpez.com
Le 12/09/2023 à 11:14
Et pendant ce temps:
« La conscience artificielle reste impossible », les programmes informatiques seraient des manipulateurs de symboles, qui n’ont pas d’associations conscientes
Les capacités émergentes dans les grands modèles linguistiques ne sont-elles qu'un apprentissage en contexte ? Aucune preuve de capacités émergentes de raisonnement dans les LLM, selon une étude


Sa peinture, c'est quasi celles des peintres français du 19ème. A l'époque du début des chemins de fer. (Monet entre autre).

Pour l'instant je sors mon Popcorn et je les regarde s'agiter pour rien. J'espère juste à ne pas devoir, un jour, en subir les concéquences.

Delias
2  0 
Avatar de Axel Mattauch
Membre averti https://www.developpez.com
Le 12/09/2023 à 11:47
L'inventeur doit être capable de déposer et de soutenir sa demande de brevet.

Peu importe, [ dit Stephen Thaler], qu’une entreprise pharmaceutique ait demandé à un groupe de scientifiques ou à un groupe d’ordinateurs surpuissants de formuler un vaccin contre un nouveau pathogène : le résultat devrait être brevetable, car la société a besoin que les gens utilisent l’IA pour créer des inventions bénéfiques.
La société n'a aucun souci pour déposer une demande de brevet, et encore moins d'en tirer bénéfice. L'argument est donc sans valeur.

  • Si cette stimulation de l'IA est le fait d'un particulier, c'est lui l'inventeur (plus parce qu'il comprend que le produit possède des propriétés a priori brevetables).
  • Si c'est le fait d'une société (donc: des employés et des dirigeants) l'inventeur doit être désigné soit consensuellement, soit à partir des statuts et contrats. Dans tous les cas c'est un individu. Et sauf cas exceptionnels, le propriétaire de l'invention est la société.


Il faut que l'inventeur expose ce qui fait l'originalité du brevet (ou l'expose à un cabinet de conseil). Et même aie conscience d'avoir trouvé quelque chose. Comme le rapporte clairement le post de Stéphane le calme, celui qui fait le tintouin est Stephen Thaler, qui a manifestement des droits tutélaires sur sa petite IA, pas cette dernière.

Tout ce tapage (pardon: buzz) autour de cette question n'est que pur marketing, surfant sur les vertus mirifiques de la technologie.

Mes amitiés à l'IA quand vous la rencontrerez.
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Avatar de sylsau
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 22/01/2024 à 8:46
Et dire que certains pensaient que le film Terminator allait trop loin dans l'anticipation ...
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Avatar de Christian_B
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 24/01/2024 à 15:00
Citation Envoyé par vanquish Voir le message
Et s'il y a des malversations on met l'IA en prison ?
En fait dans une fiction où les âneries comme celles cités (avec un sérieux plutôt complaisant je trouve) par l'article seraient prises au sérieux, il y aurait quantité de questions légales comme celle-ci à traiter :
- Nationalité des IA
- Protection des IA contre la discrimination, la calomnie, etc
- Responsabilité des IA en cas de coups et blessures, virtuels (voire réels avec des robots, des portes automatiques, etc) contre des humains, des animaux, d'autres IA, des extra-terrestres etc.
- Plus généralement adaptation de toutes les autres loi civiles ou pénales. Va y avoir du boulot. Exemple : litiges de voisinage si elles achètent des terrains ;etc.


Un humoriste de la SF devrait s'emparer du sujet si cela n'a pas été fait.
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