
Trump réfléchit à un plan d'après-guerre pour Gaza prévoyant la réinstallation de 2 millions de Palestiniens en échange d'un investissement de plusieurs milliards de dollars. Le Washington Post rapporte que ce plan, connu sous le nom de GREAT Trust, prévoit une supervision américaine pendant au moins 10 ans, la construction de villes intelligentes alimentées par l'IA, de complexes hôteliers de luxe et de pôles industriels.
Février dernier, le président américain Donald Trump a partagé une vidéo générée par IA de "Trump Gaza" sur les réseaux sociaux. La vidéo a été partagée sur les comptes Truth Social et Instagram de Donald Trump, et montre une représentation d'un futur imaginé de Gaza : une énorme statue dorée de Trump, des danseuses du ventre barbus, un Donald Trump torse nu prenant un bain de soleil sur une plage et Elon Musk mangeant de l'houmous. Cependant, cette publication choquante de Donald Trump a fait face à des réactions négatives. Les critiques, choqués par la vidéo, ont commenté : "C'est la chose la plus folle que j'ai jamais vue", "Trump ne devrait pas être à la Maison Blanche. Il devrait être dans un asile", entre autre.
Cet évènement suggérait que Donald Trump a ses propres plans pour Gaza. Et il semblerait que ce soit le cas. Le Washington Post a récemment rapporté qu'un plan d'après-guerre pour Gaza circule au sein de l'administration Trump, qui envisage de relocaliser toute la population du territoire et de transformer l'enclave en un pôle économique et touristique administré par les États-Unis.
La proposition de 38 pages, connue sous le nom de « Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust » (Fonds pour la reconstruction, l'accélération économique et la transformation de Gaza), ou GREAT Trust, s'inspire de la promesse du président Donald Trump de « prendre le contrôle » de Gaza et de la superviser pendant au moins 10 ans, tout en la transformant en un centre industriel et high-tech et en une destination touristique de luxe.
Le plan prévoit la réinstallation temporaire des plus de 2 millions d'habitants de Gaza, soit par des départs volontaires vers un autre pays, soit vers des zones sécurisées au sein de l'enclave pendant la reconstruction. Les propriétaires fonciers recevraient des « jetons numériques » en échange de droits de réaménagement, qui pourraient financer une nouvelle vie ailleurs ou être échangés contre des appartements dans six à huit « villes intelligentes » alimentées par l'IA prévues à l'intérieur de Gaza.
Chaque Palestinien qui choisirait de partir recevrait une aide financière de 5 000 dollars, des aides au logement pendant quatre ans et un an de nourriture. Le plan estime que la relocalisation de chaque habitant permettrait à la fondation d'économiser environ 23 000 dollars par rapport au coût du logement temporaire et des services de base pour ceux qui restent.
Selon le Washington Post, le GREAT Trust a été développé par certains des Israéliens qui ont créé la Gaza Humanitarian Foundation, qui distribue actuellement de la nourriture à Gaza sous la supervision des États-Unis et d'Israël. La planification financière a été réalisée par une équipe anciennement membre du Boston Consulting Group. La Maison Blanche a refusé de commenter le rapport, et le BCG a déclaré que le travail n'avait pas été officiellement approuvé, deux associés seniors responsables du modèle financier ayant ensuite été licenciés.
Donald Trump a récemment tenu une réunion à la Maison Blanche pour discuter des options d'après-guerre pour Gaza. Parmi les participants figuraient le secrétaire d'État Marco Rubio, l'envoyé spécial du président Steve Witkoff, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et le gendre de Trump, Jared Kushner, qui a supervisé une grande partie des initiatives de l'administration au Moyen-Orient pendant son premier mandat et qui a des intérêts privés dans la région. Aucune décision politique officielle n'a été annoncée, bien que Witkoff ait qualifié le projet de l'administration de « très complet ».
Le plan souligne qu'il ne nécessiterait pas de financement du gouvernement américain et pourrait offrir des rendements substantiels aux investisseurs privés. Les mégaprojets à l'étude comprennent des usines de véhicules électriques, des centres de données, des stations balnéaires et des immeubles d'habitation de grande hauteur. Le plan prévoit un rendement près de quatre fois supérieur à un investissement de 100 milliards de dollars sur 10 ans, avec des flux de revenus continus.
Les propositions antérieures pour l'après-guerre à Gaza comprenaient une administration temporaire sous l'égide des Nations unies ou de l'Autorité palestinienne, ainsi que des plans soutenus par les États arabes en faveur d'une gouvernance technocratique. Israël a rejeté les propositions visant à rendre le contrôle à l'Autorité palestinienne basée en Cisjordanie et a insisté pour conserver le contrôle sécuritaire sur Gaza.
Le plan prévoit la reconstruction de Gaza, en commençant par le déblaiement des décombres et des munitions non explosées, la reconstruction des services publics et du réseau électrique, et la création de zones industrielles et touristiques le long des frontières est et ouest. Les nouvelles « villes intelligentes » comprendraient des logements, des installations commerciales et industrielles, des cliniques, des écoles, des parcs et des espaces verts.
Des experts juridiques se sont demandé si un plan qui empêche les Palestiniens de retourner dans leurs foyers ou qui ne leur fournit pas une alimentation, un logement et des soins médicaux adéquats serait conforme au droit international, indépendamment des incitations financières.
Cette nouvelle révélation vient s'ajouter à d'autres concernant le conflit actuel à Gaza. En mars, des documents divulgués avaient révélé que Microsoft serait l'un des principaux fournisseurs de services cloud et d'IA de l'armée israélienne. L'utilisation des services de Microsoft par Israël aurait augmenté de façon spectaculaire dans les mois qui ont suivi l'attaque du Hamas 7 octobre 2023. Microsoft a conclu des contrats d'au moins 10 millions de dollars pour fournir des milliers d'heures d'assistance technique pendant la guerre à Gaza. Une révélation qui a provoqué la contestation des employés de Microsoft.
Source : La proposition de 38 pages, connue sous le nom de « Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust »
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