L'agence de presse nationale chinoise, Xinhua News, a dévoilé en février 2019 une intelligence artificielle (IA) pour présenter les informations à la télévision. Baptisée Xin Xiaomeng, il s’agit d’une présentatrice de news développée conjointement par l’agence de presse et un groupe de recherche dénommé Sogou. Mais les critiques pensent que ces présentateurs ne sont pas des produits IA, mais de simples robots.
Depuis, un autre rapport révèle qu'un bot d'IA nommé James a pris l'ancien poste d'un journaliste local à The Garden Island, sur l'île rurale hawaïenne de Kauai. L'avatar IA a été conçu avec la plateforme Caledo qui peut analyser plusieurs articles de presse pré-écrits et les transformer en une "émission en direct" avec un animateur IA. Mais les réactions du public ont été mitigées et la technologie génère des inquiétudes.
Selon CNN, le 24 octobre, OFF Radio Kraków (Pologne) a introduit trois nouveaux "présentateurs" issus de l'IA. Cette décision intervient quelques jours après que la station a licencié des dizaines d'employés, dont des journalistes, des producteurs et des musiciens. Selon la description de la station, ces produits de l'IA sont conçus pour être des "représentants exemplaires de la génération Z" et attirer le jeune public sur des questions culturelles, artistiques, sociales.
"L'intelligence artificielle est-elle une opportunité ou une menace pour les médias, la radio et le journalisme ? Nous trouverons la réponse à cette question", a déclaré Marcin Pulit, directeur d'OFF Radio Kraków. Marcin Pulit a également affirmé que les journalistes avaient été licenciés non pas à cause de l'intelligence artificielle, mais parce que les programmes dont ils étaient chargés n'attiraient pas beaucoup d'auditeurs.
L'incident a attiré l'attention du public lorsque Mateusz Demski, l'un des dizaines de reporters licenciés, a publié une lettre publique protestant contre la décision de la station de remplacer les reporters "humains" par l'IA. Il a qualifié cette décision de "précédent dangereux qui nous concerne tous" et a fait valoir qu'elle pourrait ouvrir la voie "à un monde où les employés expérimentés qui travaillent dans l'industrie des médias depuis de nombreuses années et ceux qui travaillent dans les industries créatives sont remplacés par des machines". Il a ajouté qu'au matin du 23 octobre, plus de 10 personnes avaient signé une pétition protestant contre cette action d'OFF Radio Kraków.
Le 22 octobre, le ministre polonais des affaires numériques, Krzysztof Gawkowski, a déclaré avoir lu la lettre de Mateusz Demski et a souligné la nécessité d'adopter des lois pour contrôler l'utilisation de l'IA. "Bien que je sois favorable au développement de l'IA, je pense que certaines limites sont en train d'être franchies. L'utilisation généralisée de l'IA devrait se faire pour les humains, et non contre eux", a-t-il écrit sur X.
Mais à cette même date, OFF Radio Kraków a diffusé une fausse "interview" de Wisława Szymborska, poète polonaise et lauréate du prix Nobel de littérature. Il convient de noter qu'elle est décédée en 2012. Par conséquent, le modérateur et la personne interrogée étaient tous deux des produits de l'IA. Michał Rusinek, la personne chargée de superviser l'héritage de la défunte poétesse, a déclaré qu'il avait accepté que OFF Radio Kraków utilise le nom de Szymborska dans l'émission. Il a expliqué que la lauréate du prix Nobel avait le sens de l'humour et qu'elle aurait aimé l'idée si elle était encore en vie.
Source : CNN
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